La baisse des prix du sucre, de l’huile, du riz et du pain n’est pas encore effective à Ziguinchor. Les commerçants ont vendu hier, date d’entrée en vigueur, aux prix d’avant la mesure gouvernementale. Un tour effectué au marché Saint-Maur de Boucotte a permis de faire le constat.Par Khady SONKO – 

La baisse des prix des denrées alimentaires de grande consommation n’est pas encore effective à Ziguinchor. Au marché Saint-Maur de Boucotte, cette mesure, qui devait entrée en vigueur hier, est sur toutes les lèvres, mais pas appliquée. Ici, les prix restent inchangés. «Il n’y a pas de changement. J’applique les mêmes prix qu’avant la fête de Tabaski. Sur le marché, il y a hausse sur certains produits, baisse sur d’autres, mais les prix restent les mêmes chez moi», a dit Baye Zal, tenancier d’un magasin en gros et demi gros très prisé par les commerçants détaillants, surtout les boutiquiers des villages riverains de la commune de Ziguinchor. Le ciel menace de pleuvoir en cette matinée plutôt chaude. Peu de gens sont encore dans ce marché aujourd’hui, inerte. Il y a plus de commerçants que d’acheteurs. Pourtant, tous les magasins n’ont pas ouvert. La fête de la Tabaski, passée il y a plus d’une semaine, semble se prolonger.
«Il y avait déjà une baisse avant la fête de Tabaski. Rendons grâce à la Gambie, les prix sont plus abordables ici, parce que beaucoup de produits viennent de la Gambie. Si cela venait de Dakar, cette baisse ne serait pas possible», ironise Diallo. Ce grossiste, tranquillement assis au fond de son magasin, manipule son smartphone, en attendant de potentiels clients.
«On vend toujours au même prix, mais nous allons procéder à la baisse et nous conformer à la mesure. Le plus important, c’est que les grossistes eux-mêmes acceptent et s’y conforment, ainsi, nous n’aurons pas de problème à baisser les prix, car nous ne voulons léser aucune personne, surtout nos clients. Mais les prix étaient déjà abordables. On vendait le litre d’huile à 1000 francs Cfa, les 20 litres à 18 mille. Le kg de sucre à 650 francs, mais nous allons le faire à 600 francs. Le riz à 450 francs», promet le jeune commerçant Ibou. Quelques rares clients fréquentent sa cantine. «Les rares clients que j’ai eus ne nous ont pas demandé d’appliquer les nouveaux tarifs. Pourtant tout le monde est au courant de la mesure. Il n’y a même pas de clients à cause de la Tabaski. Le marché est toujours vide», se lamente le commerçant détaillant.
En effet, le marché Saint-Maur de Boucotte est désert comparé aux jours d’avant la Tabaski où il était difficile de se frayer un chemin. Aujourd’hui, il y a plus de vendeurs que d’acheteurs et les commerçants se tournent les pouces.
«Il n’y a pas encore de baisse. J’ai acheté aux mêmes prix. Il faut aider à appliquer la baisse, on en a besoin.
Nous sommes aux courant de la mesure de baisse, mais sur le marché, nous n’avons rien constaté», réagit Sadio Kébé, qui vient d’acheter le kg de sucre à 650 francs Cfa au lieu de 600 francs comme annoncé dans la mesure gouvernementale.
Plus loin, Fatou, une jeune dame, salue la mesure non encore effective. «J’attends impatiemment la baisse. La vie est dure, parce que tout est cher. Cette baisse aussi petite sera-t-elle va un peu nous soulager», espère la jeune dame. Modou, lui, vend le kg du sucre à 600 francs, le riz à 450 francs.
«J’attends que les grossistes, mes fournisseurs, baissent les prix. Mais je vends le sucre à 600 francs, l’huile à 1000 francs», confie-t-il. Concernant le pain, la baguette est toujours vendue à 200 francs Cfa au niveau des kiosques, au grand dam des populations.
Le prix du pain comme ceux d’autres denrées concernées par la masure de baisse n’ont pas encore connu de baisse, en tout cas à la date d’entrée en vigueur de la mesure.
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