Sur Twitter, des Nigérians critiquent une ligne de vêtement britannique qui a déposé la marque «Yoruba».

Timbuktu global, qui est basé dans le nord-ouest de l’Angleterre, a entrepris des démarches en 2015 pour que le mot Yoruba soit considéré comme une marque déposée de commerce auprès de l’Office de la propriété intellectuelle du Royaume-Uni. Mais cela n’est révélé que dimanche, lorsque Gbemisola Isimi, propriétaire d’une organisation culturelle à Londres, annonce qu’elle a été mise en cause par l’entreprise après avoir essayé de déposer une marque pour l’expression Yoruba stars. C’est le nom du programme qu’elle dirige pour enseigner la langue yoruba aux parents, aux enfants et aux tout-petits. «J’ai trouvé étrange que cela puisse se produire. Je leur ai expliqué que le yoruba n’est pas qu’un mot, c’est un Peuple, une religion, une langue parlée par plus de 50 millions de personnes dans le monde entier, pas seulement au Nigeria», dit-elle à la Bbc. Mme Isimi indique que Timbuktu global s’est d’abord opposé à son utilisation du mot avant de lui proposer d’acheter la marque. «Je pense que c’est le comble de l’appropriation culturelle», écrit-elle sur Twitter. «Je leur ai dit que je ne pense pas que les Africains ou les médias internationaux, d’ailleurs, verront bien qu’une entreprise ayant des racines dans le nord de l’Angleterre tente de revendiquer la propriété exclusive d’un droit de naissance appartenant aux Peuples d’un autre continent.»
Le tweet a depuis été retweeté des milliers de fois et a donné naissance au hashtag #YorubaIsNotForSale. «Comment une langue/patrimoine d’une tribu du Nigeria peut-elle être une marque déposée en Angleterre ?», explique un utilisateur du réseau social. «Je dois aller chercher une marque sur les mots suivants : Britannique, Blanc, Amérique, Pologne, Pays-Bas, Angleterre, Londres, Windsor, Chine, Italie, etc. Yoruba est le nom du Peuple, de la langue, de la terre et du pays avant le colonialisme», indique une autre personne sur Twitter. Un autre a fait remarquer que le nom de l’entreprise, Tombouctou, fait référence à une ville réelle du Mali, mais son site web indique que «Tombouctou est un lieu fictif» qui «signifie littéralement ‘’le milieu de nulle part’‘, un lieu qui intrigue l’humanité depuis des siècles, que ce soit pour découvrir quelque chose de nouveau ou simplement pour échapper au quotidien».
En réponse aux tweets de Mme Isimi, l’Office de la propriété intellectuelle du Royaume-Uni explique que ses décisions sont fondées sur les lois existantes et que le public peut contester la validité d’une marque. Il apparaît que Timbuktu global a depuis fermé ses comptes Twitter et Instagram et son site web. Ils ont également envoyé un courriel à Mme Isimi pour lui dire qu’ils avaient déposé une demande de renonciation à l’enregistrement de leur marque «Yoruba». Un représentant de Timbuktu global a déclaré à la Bbc que «l’affaire était close».
Bbc