Pour assurer un bon approvisionnement en eau du Magal de Touba 2019, l’autorité administrative de la région de Diourbel a tenu une réunion d’orientation avec les acteurs en charge du liquide précieux. Les solutions ne manquent pas mais le pari est énorme.

«Nous devons tout faire pour que personne n’ait de problème d’eau lors du Magal de Touba 2019. Comme cette réunion n’était pas tenue depuis longtemps, il faudrait qu’on ait un résultat très satisfaisant. Tout le monde sait que le plus grand problème du Magal c’est l’accès à l’eau. Je pense que si les 100 camions citernes viennent en plus de 80 bâches d’eau, les problèmes seront atténués.» Le gouverneur de Diourbel espère ainsi régler un problème aussi vieux que le Magal, qui pourrait être résolu avec la distribution de bâches à eau aux marabouts, qui bénéficiaient auparavant de camions citernes. Gorgui Mbaye demande aux acteurs de remettre en marche les forages de Bakhdade, de Darou Hakim et de l’université pour amoindrir les risques de pénurie.
En écho, le Directeur général de l’Office des forages ruraux (Ofor), Seyni Ndao, précise le processus mis en place pour régler cette question : «Il y a d’abord la phase préparatoire ou le diagnostic qui a été déjà effectué avec les différentes parties prenantes (le Comité local de développement (Cld), le Comité départemental de développement (Cdd). Un plan d’action relatif à la réalisation des extensions de réseau a été dressé suite à ces rencontres. Et chaque année Touba s’agrandit c’est pourquoi l’entretien des stations de pompage, des forages, des groupes électrogènes ainsi que la commande de pompes immergées sont déjà lancés. L’hypochlorite pour la qualité de l’eau, les pompes doseuses et les camions qui doivent venir renforcer avant et après le jour du Magal sont pris en compte.» Ce dispositif, ajouté à la régénération et les renouvellements de forages, permettra sans doute de magner de nombreux m3 nécessaires pour soulager les millions de pèlerins, qui convergeront vers la ville sainte. Selon M. Ndao, «certains sont déjà signés, d’autres sont en voie d’être attribués». Il rassure en assurant que l’Ofor est prêt à affronter le Magal comme il l’avait fait l’année dernière. Cependant, rappelle-t-il, «l’année dernière, les 5 forages qui ont été réalisés pour augmenter la fourniture de 20 000 m3/jour avaient fortement impacté l’approvisionnement en eau. Nous avions constaté qu’il y a un certain nombre de quartiers où la pression de l’eau était très tendue. Aujourd’hui, nous essayons de corriger ces dysfonctionnements qui ont été notés avec Maou Rahmati».
Pour sa part, le directeur technique de l’Ofor a fait savoir que les initiatives structurelles peuvent régler le problème. «Qu’on se dise la vérité, même si on reprend le réseau à l’intérieur de Touba, les gens auront de l’eau mais le problème sera toujours là parce que le mode de gestion dépasse la ville de Touba. Touba n’est pas une petite ville, c’est presque la capitale du Sénégal. C’est la gestion de l’eau qui est problématique. Il faut la gérer de manière professionnelle. Et c’est la seule solution», a indiqué Moundor Madioune. De son avis, «les conduites ont été réalisées dans les années 60 et même si l’Etat parvenait à mobiliser les moyens pour régler cela, il faudrait, en amont, le gérer de façon professionnelle. C’est ce qui va sécuriser les populations sur l’eau qu’elles vont boire et assurer la continuité du service. Tant qu’on ne fera pas cela on va toujours avoir des problèmes. Je sais que c’est difficile parce qu’il y a beaucoup de considérations qui ne sont pas négligeables mais il faudra juste dialoguer jusqu’à trouver un consensus», a-t-il conclu.