Le Sénégal abrite depuis hier l’atelier de renforcement des capacités de candidats évaluateurs d’accréditation de laboratoire d’analyse et d’étalonnage du système régional d’accréditation de la Cedeao. Pendant 5 jours, 20 candidats évaluateurs en accréditation issus de 5 pays de la région vont être formés aux techniques.

C’est une première en Afrique de l’Ouest. Un atelier de formation des évaluateurs en accréditation. Ce sont 20 candidats désignés par deux organismes d’accréditation : le Système ouest africain d’accréditation (Soac) et l’Organisme nigérian d’accréditation (Ninas). S’y ajoute les candidats présentés par le Ghana. Pendant 5 jours, ils vont se confronter à l’expert international en accréditation et évaluation de la conformité venu du Canada. Ils vont apprendre les différentes techniques utilisées dans l’accréditation et voir est-ce que les structures de certification, les laboratoires ou les inspections respectent eux aussi les règles. L’objectif étant de les former sur les documents clés relatifs à l’accréditation des laboratoires d’analyse et d’essai et au fonctionnement des organismes d’accréditation. Les systèmes d’accréditation font ainsi leur début en Afrique de l’Ouest, notamment au Nigeria et au Ghana. Un certain nombre de pays dans l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) est en train de mettre en place son système à travers le Programme système qualité de l’Afrique de l’Ouest (Psqao) financé par l’Union européenne à hauteur de 7,86 milliards de francs Cfa.
Pour le représentant de l’Or­ganisation des Nations unies pour le développement industriel (Onudi), Marcel Gbaguidi, une infrastructure de qualité forte basée sur un mécanisme d’accréditation opérant est une nécessité dans la région, car sans elle, «les chances pour les économies de la région de prendre en charge de manière efficace des questions de santé publique ou de développer leurs échanges commerciaux intra-communautaires et internationaux restent faibles». M. Gbaguidi évoque des exemples concernant les conséquences négatives qu’occasionnent dans la vie du citoyen lambda des défaillances d’organisme de certification, d’inspection, de laboratoire d’étalonnage. «Il est impossible pour un médecin de réaliser un diagnostic fiable s’il ne peut s’appuyer sur des résultats d’analyse et d’essai ou encore de laboratoire incontestable».

Psqao financé à hauteur de 7,86 milliards
Aussi, ajoute-t-il, «les produits des opérateurs économiques de la région ne pourront pas s’imposer sur des marchés internationaux, de plus en plus exigeants, sans être accompagnés d’un certificat d’analyse crédible qui garantit à la fois leur qualité et leur sécurité». Et selon lui, «cette crédibilité est attestée par des organismes d’accréditation» ; d’où l’importance de cette session de formation, souligne Mamadou Diop, secrétaire général du ministère de l’Industrie et des mines, qui estime qu’il est primordial de s’assurer que ces organismes ont la capacité nécessaire pour évaluer la conformité des biens et services. «C’est dans ce contexte que la Cedeao a instaurer le système régional d’accréditation qui vise à garantir l’existence de structures d’accréditation à même de couvrir les besoins de la région dans le strict respect des pratiques internationales», note-t-il.
Au Sénégal, il y a la politique nationale de la qualité organisée par un décret présidentiel signé en mars 2017. Dans celle-ci, l’accréditation y figure en bonne place. Notre pays dispose aujourd’hui de 7 laboratoires dont deux dans le domaine médical et les autres dans le domaine agro-alimentaire, selon les explications du secrétaire général du ministère de l’In­dustrie et des mines.
ndieng@lequotidien.sn