C’est désormais le désamour entre Marième Diop Sylla et l’Alliance pour la République (Apr) à Thiès. Cette dernière, qui y présidait le collège des femmes, a décidé de quitter le train de la mouvance présidentielle et invoque ses raisons. Par Cheikh CAMARA –

«J’avais depuis très longtemps gelé mes activités dans les rangs de l’Alliance pour la République (Apr), du fait d’un manque de considération notoire de la part des responsables hommes du parti. Excepté Abdoulaye Dièye, Directeur général de l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd), et le président de «l’Union pour la nouvelle République» (Unr), Mouhamadou Lamine Massaly, président du Conseil d’administration de l’Office national de la formation professionnelle (Onfp), tous les autres responsables hommes du camp présidentiel nous considèrent comme des moins que rien, boycottent nos activités, ne nous respectent pas.» Ces propos sont de la présidente du collège des femmes de l’Apr de Thiès, Marième Diop Sylla, qui s’est finalement résolue, avec beaucoup de ses «sœurs» de parti, des frustrées, elles aussi, préférant la suivre dans sa logique, à tourner définitivement le dos au parti présidentiel et à la Coalition Benno bokk yaakaar (Bby). Le départ de ces frustrées, après une longue suspension de leurs activités, reste assimilé, à Thiès, à une «très lourde perte».

Toutefois, après cette démission, d’autres femmes du collège se sont retrouvées à la permanence départementale pour s’en démarquer. Arame Sylla, membre fondatrice du collège des femmes de l’Apr et chargée de la communication de la structure, et certaines de ses camarades, qui ont réitéré leur engagement et leur ancrage dans l’Apr et la Coalition Bby, font remarquer qu’en démocratie, chacun a le droit de se choisir un chemin dans l’espace politique.
Force est de rappeler que c’est suite à une analyse profonde des résultats des élections territoriales du 23 janvier 2022, à Thiès, soldées par une défaite de la Coalition Bby, que la coordonnatrice du collège des femmes de l’Alliance pour la République à Thiès, Adja Marième Diop Sylla, leader politique et actrice de développement très engagée, soucieuse, à l’époque, de «renverser la tendance», avait tendu la main à toutes les femmes de la mouvance présidentielle, pour «aller à la reconquête des cœurs et élargir les bases du camp présidentiel dans les trois communes d’arrondissement : Thiès-Est, Thiès-Ouest et Thiès-Nord».

Pour rappel, c’est depuis 2009, à Bruxelles, dans la diaspora, que la coordonnatrice du collège des femmes de l’Apr, à Thiès, qui a été responsable des femmes apéristes de la commune Thiès-Ouest lors de la dernière élection présidentielle, a commencé à militer à l’Apr. A l’époque, se rappelle-t-elle : «J’étais à l’ambassade du Sénégal à Bruxelles. Je suis revenue au Sénégal en 2012 et j’ai continué à mener mes activités politiques aux côtés du président de la République, Monsieur Macky Sall, dans la Cité du Rail.»

En 2013, elle mit sur pied un réseau de femmes, Relf (Réseau pour l’émergence du leadership féminin). Elle disait percevoir qu’aujourd’hui «la ville aux-deux-gares regorge de valeureuses femmes qui croient sincèrement à la philosophie du Président Macky Sall, ne respirent que pour lui et qui, depuis qu’elles se trouvent à l’Apr, n’ont jamais eu à l’esprit l’idée d’une quelconque transhumance, bien qu’étant souvent mises en marge (à tort) dans certaines prises de décisions». Pour cette raison, la femme leader qui, depuis son retour au bercail, s’occupe de développement, avait invité le Président Macky Sall à «davantage renforcer les femmes à Thiès, avec, entre autres, des nominations à des postes de responsabilités administratives et politiques».
Correspondant