Après 112 mm de pluies : Tambacounda patauge

Après la pluie, c’est le beau temps. Pour les Tambacoundois toutefois, c’est le sale temps. Les 112 mm de pluies de lundi ont plongé toute la ville sous les eaux. Du quartier Pont jusqu’au niveau des Abattoirs, il y a des inondations. Les populations, désemparées, crient au secours. Les dégâts sont innombrables.Par Abdoulaye FALL –
Les populations attendaient avec impatience la pluie. Tout le monde s’inquiétait de la pause pluviométrique de ces derniers jours. Mais, il a fallu 112 mm de pluies, recueillis entre 15h et 1h du matin dans la soirée de ce lundi, pour que la ville se retrouve sous les eaux. Les dégâts sont innombrables : des maisons complètement effondrées faisant des occupants des sans domicile, d’autres complètement englouties par les eaux. Des familles entières jetées dehors sans toit, des vivres emportés, sans parler des meubles et autres objets qui composaient les décors des maisons. C’est la consternation totale chez les populations. C’est vers 15h que le ciel a ouvert ses vannes. Il ne les ferma presque plus. Le trop-plein déversé dans le Mamacounda (rivière qui traverse la ville) ne pouvait plus être contenu par la rivière.
Tous les ponts ont été submergés par les eaux, coupant par moments le passage. Seuls quelques téméraires s’aventuraient à forcer le passage. Des motocyclistes en ont fait les frais. Ils ont vu leurs engins emportés par la furie des eaux. Certains seraient même partis avec leurs motos s’ils ne les avaient pas lâchées. Tellement la furie des eaux était intense.
Du quartier Pont jusqu’au niveau des Abattoirs, il y a partout des dégâts notés. La tristesse se lit sur tous les visages. C’est le branle-bas général. Le maire de la ville parle d’une situation indescriptible. «C’est vraiment catastrophique ce que nous avons vu. Les populations sont fatiguées. Les eaux n’ont rien laissé sur leur passage. Une telle situation n’a pas été vécue depuis des années», a soutenu Papa Banda Dièye. Des témoins affirment que les dernières inondations de ce genre remontent à 2007. «C’est en 2007 que je me rappelle avoir vécu une telle furie des eaux», a témoigné une source. «Aujourd’hui, rajoute-t-elle, les populations sont fatiguées. L’Etat doit mobiliser ses différents services pour venir en aide aux sinistrés.»
Le collège des Abattoirs n’aura pas non plus été épargné. Le mur de clôture du côté Est de l’établissement s’est affaissé. La salle des professeurs, le bureau du Principal, les salles de classe ont été submergés. Ce qui inquiète le plus, c’est que le Cem est retenu comme centre d’examen pour le Bfem. Heureusement, le Principal du collège soutient que l’école élémentaire, qui est à côté, pourra valablement abriter le centre. En attendant, ils cherchent du soutien pour faire sortir l’eau de leur établissement complètement inondé.
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