Les détenus de la Maison d’arrêt et de correction (Mac) de Diourbel ont décidé de se joindre au mouvement d’humeur de leurs camarades du Camp pénal de liberté 6 et de la Mac de Thiès. Dans un communiqué, l’Asso­ciation pour le soutien et la réinsertion sociale des détenus (Asred) informe qu’ils «comptent entamer une grève de la faim, dès ce lundi 30 avril 2018». D’après l’Asred, ces détenus dénoncent «les nombreux cas de décès en milieu carcéral, inscrits sur le compte d’une mort naturelle, alors qu’ils sont dus à une négligence, l’incarcération de déficients mentaux qui devraient être internés dans des centres psychiatriques, les cas de torture que les gardes pénitentiaires infligent aux détenus et l’emprisonnement dans des cellules punitives et d’isolement». Le document déplore aussi «le sevrage brutal des toxicomanes incarcérés pour usage de drogue en lieu et place d’une prise en charge adéquate pour enrayer la dépendance, les longues détentions avant jugement, l’ouverture tardive des procès en appel pour les condamnés en première instance, le dépassement de l’effectif carcéral de la prison qui favorise la promiscuité et le surpeuplement».
S’agissant des décès enregistrés à la Mac de Diourbel, l’Asred informe que «le dernier cas concerne le détenu Modou Ndiaye (75 ans), décédé le 24 avril 2018, des suites d’une migraine». L’Asred souligne qu’auparavant, «cette même prison avait enregistré la mort de Souleymane Bâ en début d’année». Elle assure que «ses parents n’en n’ont pas été informés et aucun membre de sa famille n’est venu réclamer le corps sans vie».
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