Que va faire le Pds à la Présidentielle ? La question mérite qu’on s’y attarde. Wade-fils va devoir tracer une ligne claire. Son choix sera, certainement, guidé par la volonté de jouer un plus grand rôle et la dure réalité de la quête du pouvoir. Une alliance avec Benno bokk yaakaar (Bby), c’est l’assurance de peser considérablement sur l’issue de cette Présidentielle. Par Malick GAYE –

Le vin est tiré. Il faut le boire. Le Parti démocratique sénégalais (Pds) peut constater son échec, car son candidat est définitivement écarté de la Présidentielle. Le Conseil constitutionnel a annulé le décret révoquant celui qui avait convoqué le collège électoral pour le 25 février 2024. La modification de l’article 31 de la Constitution prolongeant le mandat du président de la République pour lui permettre d’organiser l’élection présidentielle le 15 décembre 2024 ne va pas être effective. Car elle est contraire à la Constitution. Ce qui signe la non-participation de Karim Wade à la Présidentielle, puisque les 7 «Sages» ont imposé la tenue de celle-ci avant la fin du présent mandat. Comme ci cela ne suffisait pas, le Pds, du moins ses membres, qui ont accusé deux juges constitutionnels de corruption, vont subir les effets de l’ouverture d’une information judiciaire par le Parquet suite à la plainte du juge constitutionnel Cheikh Ndiaye portant sur leurs accusations. En l’espace de quelques jours, le Pds est passé d’un parti qui a des ambitions présidentielles au statut de faiseur de roi. Certain qu’il ne va pas présenter de candidat, que fera le Pds ?  Une alliance avec la majorité est plus que probable. En effet, si le risque de dislocation théorisé par Woré Sarr, en cas de maintien dans l’opposition de sa formation politique, est avéré, le Pds devrait faire un choix. Entre Bassirou Diomaye Faye, Khalifa Sall, Idrissa Seck et Amadou Ba, il est probable que Karim Wade ne donne une consigne en faveur des «Patriotes», du fait de la présence de Mimi Touré, le visage de la traque des biens mal acquis, au sein de la Coalition «Diomaye Président». La distance créée par Idy avec le Pape du Sopi ne plaide pas en sa faveur. Le risque de se maintenir dans l’opposition est élevé avec Khalifa Sall, du fait de l’incertitude sur la réelle capacité de mobilisation de ce dernier.

Or, avec Amadou Ba, le Pds peut avoir un rôle important à jouer. En effet, au regard des résultats des élections législatives de 2022, les coalitions Benno et Wallu réunies, ce sont 61% des suffrages. Ce qui assurerait à Amadou Ba une victoire au premier tour. C’est un argument de taille pour le Pds. Pour Benno bokk yaakaar, une possible alliance avec le Pds permettrait de combler les départs de Boun Dionne, Aly Ngouille Ndiaye et Mame Boye Diao en termes de votes. Cette alliance pourrait limiter la capacité de nuisance de certains membres de la majorité. En effet, avec la tension politique de ces derniers jours, Macky Sall a une idée un peu plus limpide des personnes qui pourraient ne pas mouiller le maillot pour Amadou Ba. La position de certains ministres, qui n’ont pas manqué de marquer leur distance avec le candidat de la majorité, accusé de corruption, pourrait être fatale à la Coalition Bby, si elle n’obtient pas l’alliance avec le Pds. Minée de l’intérieur, Benno trouverait une assurance quasi tous risques avec le Pds.

Avec la probable reconfiguration politique de l’après-Présidentielle, le Pds ne dirait certainement pas non à un allié qui pourrait lui faciliter la présidence de l’Assemblée nationale.
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