C’est un «épisode malheureux» que le président de l’Assemblée nationale sous la 14ème législature ne souhaite plus revivre. Mieux, Amadou Mame Diop estime que le contexte actuel donne du fil à retordre aux députés. Qui, par conséquent, doivent mener à bien leur mission.

Par Malick GAYE – Un «épisode malheureux !». Amadou Mame Diop n’a pas cherché loin pour apprécier le spectacle qu’ont offert les députés le 12 septembre passé, lors de l’installation du Bureau de la 14ème législature. «Nous sommes surveillés et attendus par le Peuple sénégalais et même, au-delà, par tous ceux qui ont eu à regretter ces événements jusqu’au-delà de nos frontières. Tout naturellement, nous pouvons avoir des points de vue divergents, mais c’est à nous de le jouer avec responsabilité et efficacité, sous le sceau particulier de la sérénité lors de nos travaux. Et notre Règlement intérieur est pour cela, l’un de nos premiers alliés», a déclaré Amadou Mame Diop hier, lors de l’ouverture de la session ordinaire de l’Assemblée nationale.

Pour M. Diop, le parlementaire a du pain sur la planche, au regard du contexte géopolitique actuel. «Je voudrais inviter chacun d’entre nous à s’engager pour faire de ce cycle de marathon, une œuvre de succès conformément à la mission qui nous est assignée par le Peuple sénégalais, à savoir le vote des lois et le contrôle de l’action gouvernementale», a-t-il ainsi résumé la misssion d’un représentant du Peuple. Faisant allusion aux évènements qui ont provoqué l’intervention de la gendarmerie, le président de l’Assemblée nationale a estimé que «c’est bien entendu un contexte particulier qui marque notre législature et qui n’est pas que politique. La situation géopolitique internationale très tendue impacte aussi nos réalités quotidiennes. Elle fait aussi de l’exercice budgétaire de cette année, une épreuve particulière. Nous pouvons déjà, en attendant d’entrer dans le vif du sujet, prochainement, nous réjouir de l’intention affichée du gouvernement de donner la priorité à un budget social».

Faut-il le préciser, le chef de l’Etat, Macky Sall, lors de son adresse à la Nation, avait rappelé qu’il est le garant du bon fonctionnement des institutions de la République. Sans le dire, le président de la République a agité le bâton au cas où certains députés voudraient continuer à bloquer l’Assemblée nationale.
Pointés du doigt, les leaders de Yewwi askan wi, par l’intermédiaire de Ousmane Sonko, avaient «cautionné a 300% les évènements du 12 septembre». Ils sont d’ailleurs «fiers» de leurs représentants.

Le 12 septembre dernier, l’opposition, qui avait 80 députés, comptait sur le vote des 2 parlementaires non-inscrits, et éventuellement sur un faux bond de certains députés de Benno bokk yaakaar, pour s’emparer de la présidence de l’Assemblée nationale. Quand elle a su que ses manœuvres ont été vaines, l’opposition a voulu, par tous les moyens, faire reporter le vote. Ce que Aïda Sow Diawara, présidente de la séance ayant conduit à l’élection du nouveau président du Parlement, a refusé. Elle a fait intervenir la gendarmerie pour sécuriser le vote. Le spectacle a été désolant. Le mobilier de l’Assemblée nationale a été endommagé, mais finalement le vote a pu être sécurisé et Amadou Mame Diop est devenu président de l’Assemblée nationale.
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