Les membres de Y’en a marre annoncent une plainte contre la police. Aliou Sané, Kilifeu et Djiby Ndiaye estiment avoir été «violentés» lors de leur arrestation au siège d’Orange, mais aussi avoir passé une garde à vue dans des conditions inhumaines.

Après la plainte de l’activiste Ardo Nguingue à la gendarmerie, c’est autour de Y’en a marre d’annoncer une autre contre la police. En conférence de presse hier, ce mouvement a déclaré que les droits de trois de ses membres ont été «violés» mardi dernier dans le cadre de Talataay Orange, journée de boycott des services de l’opérateur. Aliou Sané et les deux autres qui voulaient déposer leur lettre de protestation au siège d’Orange estiment avoir été violentés par les Forces de l’ordre. «Il y a une plainte qui est annoncée. A partir de demain, nos avocats seront à pied d’œuvre parce qu’il ne faut pas laisser ce qui s’est passé le mardi 1er septembre dernier», a promis le coordonnateur de Y’en a marre, qui a souligné d’ailleurs les «dures conditions» de garde à vue qu’il a vécues avec ses camarades Kilifeu et Djiby Ndiaye «sans motif». «On a dormi dans une cellule du commissariat. Au petit matin, on nous a libérés sans qu’aucune charge ne soit retenue contre nous. C’est un précédent dangereux», a dit M. Sané.
Les activistes promettent d’intensifier la lutte mardi prochain en reconduisant la même stratégie, c’est-à-dire se rendre dans les agences d’Orange pour y déposer des lettres de protestation contre les forfaits illimix. «Qu’ils mobilisent  la police, la gendarmerie et même l’Armée nationale ! Personne ne pourra nous empêcher de déposer les lettres», s’est montré ferme Aliou Sané. Son camarade Kilifeu d’ajouter : «Qu’ils sachent que c’est aujourd’hui que nous sommes davantage motivés pour porter le combat. C’est aujourd’hui que nous allons toucher là où ça fait mal.» Les Y’en-a-marristes admettent que ce combat devait être celui des associations consuméristes. Mais face au mutisme de celles-ci, ils ont pris l’engagement de prendre en charge cette préoccupation des citoyens. Et le mouvement avertit que si Orange ne baisse pas ses prix, ses agences seront submergées par une foultitude de citoyens qu’ils disent n’avoir pas voulu mobiliser davantage pour ne pas favoriser les rassemblements, source de la propagation du virus.