El Hadji Malick Dia, maire de la commune de Kandia, est tout sourire depuis samedi dernier. Il est rassuré désormais qu’une bonne partie de la superficie qu’il a emblavée en riz (50 ha) et dont les épis sont en train de sécher et pourrir sur pied dans des rizières trempées d’eau peut être sauvée. Le ministre de l’Agriculture et de l’équipement rural, Moussa Baldé, a mis à la disposition des producteurs de cette vallée rizicole 2 moissonneuses à chenilles. Le genre d’engins de récolte que réclamait l’édile de Kandia dans les colonnes du Journal Le Quotidien dans son édition du 16 juin dernier. M. Dia disait : «Nous sommes très inquiets. Sur plus de 200 parcelles emblavées dans le secteur 5, nous n’avons pas encore récolté 40 parcelles et la pluie est arrivée. Les terres sont boueuses, trempées d’eau. Impossible pour les moissonneuses disponibles de s’aventurer dans les parcelles. Chaque parcelle fait 1,35 ha. C’est dire que ce sont des épis de riz de plus de 300 ha qui sont menacés de pourrir sur pied.» Ce qu’il nous faut, ce sont des moissonneuses à chenilles.» Lors de la cérémonie de remise le ministre Baldé a précisé que «cet appui s’inscrit dans le cadre du programme de renforcement de la Sodagri et de la Saed en moissonneuses batteuses. Un programme financé à hauteur d’1 milliard 200 millions de francs Cfa et qui va permettre l’achat de 19 moissonneuses, à terme.»
La promptitude avec laquelle l’Etat a favorablement répondu au cri de détresse des producteurs encadrés par la Sodagri a donné le sourire au président de la Fédération des producteurs du bassin de l’Anambé (Feproba). Oumar Baldé a déclaré : «Avec cet appui en machines, les producteurs se sentent suffisamment motivés à accompagner la politique agricole de Macky Sall, notamment dans son objectif d’atteindre l’autosuffisance en riz.» Cette joie est toutefois douchée par la réticence de la Banque agricole de financer cette présente campagne du fait d’une dette encore impayée par les riziculteurs. Dette qui s’élèverait à plus de 400 millions de francs Cfa.
Les mises en garde du maire de Médina Chérif
Dans le bassin de l’Anambé, sur 5 000 ha aménagés, 4 000 sont «rizicultivables». Ils sont gérés par les maires des communes de compétence, en collaboration avec la Société de développement agricole et industriel du Sénégal (Sodagri). Le maire de la commune de Médina Chérif (la seule du département de Kolda riveraine des terres de la Sodagri) ne veut pas voir de parcelle occupée par des herbes sauvages, faute d’exploitant. Mamadou Gano dit : «Cette année, l’option du président de la République Macky Sall est de faire de l’agriculture un secteur de relance économique suite à la pandémie à coronavirus. Nous voulons voir tous les 4 000 ha entièrement exploités en saison pluvieuse. Il n’est pas intéressant que des gens accaparent des parcelles qu’ils n’ont pas l’ambition ou les moyens d’exploiter et qu’ils mettent en location. Il est formellement interdit de louer ou de vendre ces parcelles ou faire de la rétention sans les mettre à la disposition des vrais producteurs.»