Après les attaques de Diboli au Mali : La France déconseille à ses ressortissants l’Est du Sénégal

L’intrusion de groupes terroristes, la semaine dernière à Diboli, au Mali, a poussé le ministère français des Affaires étrangères à déconseiller à ses ressortissants les «zones frontalières avec le Mali et une partie de la Mauritanie (dans le département de Matam)», qui «peuvent être déstabilisées par des éléments extérieurs».Par Bocar SAKHO –
Les attaques terroristes simultanées à Diboli, au Mali, situé à 2 km de Kidira, la semaine dernière, continuent de créer la psychose. Dans son bulletin «Conseils aux voyageurs» publié hier, le ministère français de l’Europe et des affaires étrangères, sur son site internet, lance une forme d’alerte : «La menace terroriste est avérée dans plusieurs Etats voisins du Sénégal, ainsi qu’à la frontière avec le Mali. Dans ce contexte, il est recommandé de faire preuve d’une particulière prudence, spécialement dans l’Est du Sénégal, et de se tenir éloigné de la frontière malienne.» Il érige en «zones de vigilance», «certaines parties de la Casamance, la frontière avec le Mali et la partie sud de la frontière avec la Mauritanie». Le ministère assure qu’elles «sont déconseillées, sauf raison impérative».
Il annonce : «Les zones frontalières avec le Mali et une partie de la Mauritanie (dans le département de Matam) peuvent être déstabilisées par des éléments extérieurs. Si des raisons impératives vous amènent à emprunter un itinéraire qui longe les frontières Est, il est fortement recommandé de respecter certains conseils de prudence : aucun déplacement de nuit, une discrétion totale sur votre trajet avant le départ. Les frontières de la Casamance avec la Gambie (hors axes routiers principaux, qui mènent des frontières gambiennes vers Ziguinchor via Bignona) et la Guinée-Bissau (bande au sud de Ziguinchor, hors axe routier reliant Ziguinchor à la frontière bissau-guinéenne) sont déconseillées, sauf raison impérative, en raison de plusieurs incidents sécuritaires signalés dans ces zones. Bien qu’un important travail de déminage ait été effectué, certaines régions frontalières, notamment les zones forestières, restent à dépolluer. Il est par conséquent déconseillé de s’écarter des axes bitumés.»
Autre recommandation pour la zone de vigilance renforcée, notamment en Casamance : «Il est possible de se rendre dans cette région en faisant preuve d’une vigilance renforcée.
Les déplacements sur les axes principaux sont à privilégier : axe-ouest Diouloulou-Bignona-Ziguinchor, axe-est «la transgambienne» Sénoba-Bignona-Ziguinchor-Cap Skirring ; axe Nioro du Rip-Sénoba. Il est par ailleurs recommandé de ne pas circuler seul. La zone délimitée par le littoral (la route Ziguinchor-Cap Skirring et le fleuve Casamance) demeure accessible aux visiteurs. La zone hôtelière de Cap Skirring ne présente pas de danger particulier.»
Sans faire paniquer ses ressortissants, il rappelle que «les contrôles routiers et d’identité par la gendarmerie et la police sont renforcés, notamment sur les principaux axes routiers à Dakar et dans les zones touristiques». «Il est recommandé de circuler avec son passeport et de se conformer à ces contrôles dans le strict respect dû aux Forces de l’ordre. De manière générale, il convient de se soumettre à tout contrôle à l’entrée des lieux publics», poursuit le ministère français de l’Europe et des affaires étrangères. Il rappelle que «la sécurité des emprises officielles françaises au Sénégal, en particulier celles qui reçoivent du public, fait l’objet d’un renforcement préventif : contrôle strict des visiteurs, protection armée, interdiction de stationner à proximité».
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