L’année dernière, l’organisation du Bac a été secouée par des fuites. Décidé à lui redonner ses lettres de noblesse, le ministre de l’Enseignement supérieur a annoncé la réforme du Bac.
Après les fuites au Bac, le ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation annonce la mise en place d’une Commission de réforme du Baccalauréat. Mary Teuw Niane, qui présidait à Saint-Louis, la cérémonie d’ouverture d’un atelier de réflexion pour définir les meilleures conditions de réforme du Baccalauréat sénégalais, a insisté sur l’organisation de ce diplôme, qui permet d’accéder aux études supérieures et dont la valeur émotionnelle et sociale n’est plus à démontrer. Pour lui, «il est indiscutable qu’il est nécessaire que le Bac soit réformé, ce qui constitue maintenant une interrogation, c’est quel sens faut-il donner à cette réforme». En ce sens, le ministère de l’Enseignement supérieur, qui a convié une belle brochette d’experts d’horizons et de sensibilités différents, estime que «tous les acteurs du système éducatif sont convaincus que le Bac sénégalais, qui se trouvait à un moment important de son évolution, devait faire face à des évolutions majeures et était confronté à des difficultés qui avaient pour risque d’altérer sa crédibilité». Ces problèmes autour de l’organisation du Bac, qu’il qualifie de généraux, sont, selon le ministre, à la base de l’organisation de cet atelier, qui est convoqué surtout pour partager la vision du ministère qu’il n’a pas par contre dévoilée. Pour Mary Teuw Niane, «il est temps de se pencher, sérieusement, sur les travers et défaillances qui sont en train de compromettre la traditionnelle renommée du Bac» et «qu’un dialogue soit mené entre le pays et son système éducatif pour une modernisation du baccalauréat au profit de la Nation». «Nous avons conscience que le Bac devait être réformé dans sa forme actuelle, il a fait son temps», fait-il remarquer. Pour faire face à ces défis qui interpellent toute la Nation, le ministre de l’Enseignement supérieur a soutenu que la Commission nationale de réforme du Bac, a-t-il souligné, prendra tout le temps nécessaire et associera tous les acteurs du système pour faire les meilleures propositions possibles allant dans le sens d’une réforme qui mettrait le Bac à l’ère du temps.
Par ailleurs, le professeur Mary Teuw Niane a précisé que l’organisation de cet atelier n’est pas motivée par les fuites enregistrées lors du Bac 2017, car il était en préparation de très longue date et que ce sont les
hasards des calendriers et les bouleversements des agendas qui n’ont pas permis qu’il se tienne avant le Bac 2017. Le ministre de l’Enseignement supérieur a toutefois reconnu que les fuites de cette année ont contrarié les projets de son département, car il a fallu attendre la stabilisation des procédures administratives et judiciaires en cours et ainsi intégrer les résultats et les attitudes qu’ils induisent dans les Tdr. Malgré les problèmes, le ministre a dit avoir toutes les raisons d’être satisfait du diplôme, des enseignants, qui ont déployé leur savoir-faire ayant permis de l’acquérir, de ceux qui ont participé aux évaluations et du système mis en place pour l’organiser.
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