Mamadou Badio Camara, président du Conseil constitutionnel, repose depuis hier au Cimetière municipal de Pikine (Ouest). Il y a été inhumé après la prière de 14 heures, suite à son décès intervenu avant hier. Le président de la République Bassirou Diomaye Faye a tenu un discours à l’endroit du défunt président du Conseil constitutionnel à l’hôpital Principal de Dakar, en disant que les conseils que lui avait prodigués Mamadou Badio Camara lors de sa prestation de serment en tant que nouveau président du Sénégal continuent de résonner en lui.
Par Amadou MBODJI –

 Mamadou Badio Camara, président du Conseil constitutionnel, a rejoint hier sa dernière demeure. Il repose désormais au Cimetière musulman de Pikine. La levée du corps a eu lieu à l’hôpital Principal.

Décédé avant hier, M. Camara a encore eu droit à un témoignage de la part du Président Bassirou Diomaye Faye. Ce dernier a indiqué que les conseils que lui avait prodigués le défunt président du Conseil constitutionnel lors de sa prestation de serment continuent de résonner en lui.

«Le 5 septembre 2022, M. Mamadou Badio Camara, membre du Conseil constitutionnel depuis 2021, a été nommé président de cette institution. La Nation sénégalaise vous réitère toute sa gratitude républicaine. Pour ma part, résonnent encore, dans mes pensées, les fortes recommandations que vous m’avez adressées, notamment sur les difficultés inhérentes à l’exercice du pouvoir, lors de la cérémonie de prestation de serment du président de la République», déclare le chef de l’Etat, présent aux côtés du ministre de la Justice, du président de l’Assemblée nationale et d’autres personnalités comme l’ancien président de l’Assemblée nationale Moustapha Niasse.

Le président de la République se dit très touché par le respect et l’admiration que lui témoignaient ses pairs et la grande famille judiciaire. «Nous garderons en mémoire l’image d’un magistrat rigoureux, compétent et humble. Nous honorerons les fonctions et les titres de cet homme que ses amis décrivaient comme bienveillant, discret, courtois et toujours à l’écoute», déclare encore le Président Bassirou Diomaye Faye.

«Monsieur le président du Conseil constitutionnel, vous avez accompli votre destin comme chacun de nous devra un jour le faire», a conclu le président de la République.

L’autre hommage rendu à l’ancien président du Conseil constitutionnel est celui de Moustapha Niasse, ancien président de l’Assemblée nationale.
Ce dernier  a salué la mémoire d’un «grand magistrat, compétent, professionnel et courageux».

«Un grand magistrat nous a quittés, un homme qui ne vivait que pour le Droit et la loi. Il était sérieux, compétent, professionnel, expérimenté et courageux. Ce qu’il a accompli en mars 2024 en est la preuve, lorsqu’il a pris une position ferme et sans équivoque face au débat sur un éventuel report des élections (Présidentielle de 2024)», indique Moustapha Niasse.

«Nous le pleurons parce que c’était un homme de valeur, un homme de foi, un homme d’action et un homme de courage. Prions qu’Allah le reçoive au Paradis», a ajouté l’ancien Premier ministre.

La cérémonie a débuté avec l’oraison funèbre, prononcée presque en sanglots, du juge constitutionnel Cheikh Tidiane Coulibaly, un ami de longue date du défunt. Le magistrat Cheikh Tidiane Coulibaly indique que le décès de Mamadou Badio Camara constitue une perte pour la famille judiciaire qui devient ainsi orpheline d’un serviteur exemplaire de l’Etat de Droit et d’un magistrat compétent.

«Mamadou Badio Camara était un intellectuel rigoureux et méthodique, un serviteur exemplaire de l’Etat de Droit, un homme de principes, mais surtout un magistrat compétent et d’une exquise courtoisie», se rappelle Cheikh Tidiane Coulibaly, qui a prononcé l’oraison funèbre en tant que doyen d’âge au Conseil constitutionnel.

Cheikh Ahmed Tidiane Coulibaly soutient que Mamadou Badio Camara fait partie des hommes dont le décès laisse des empreintes.

Il lui adresse ainsi un suprême adieu en cette journée de prières empreinte de tristesse et de recueillement.

Décédé à l’âge de 73 ans, Mamadou Badio Camara a exercé de son vivant les fonctions de Secrétaire général de la Cour de cassation, de président de chambre, de Procureur général et de Premier président de la Cour suprême.
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