Après les menaces de Yaw : La contre-offensive de Benno

Selon le Président Macky Sall, les élections législatives se tiendront bel et bien et les menaces d’une partie de l’opposition n’y changeront rien. Hier, dans un entretien à France 24 et Rfi, il s’est défendu sur sa supposée ingérence en faveur de la Russie face à l’Ukraine.Par Aliou DIALLO
– Après la sortie musclée des membres de la coalition Yewwi askan wi, le chef de l’Etat n’a pas mis de gants pour prévenir ses leaders : «Les menaces sur la non-organisation des élections, ça, c’est devant nous.» Il l’a dit dans un entretien accordé à Rfi et France 24. Ousmane Sonko et Cie, qui ont soutenu qu’il n’y aura pas d’élections si leur liste nationale majoritaire n’est pas validée, doivent alors se préparer à affronter l’Etat. «De toute façon, le pays va tenir ces élections», rassure le Président Macky Sall. Il s’explique : «Le Conseil constitutionnel a décidé, et nous nous sommes soumis, il y a 15 jours. La liste Yewwi de Dakar n’était pas recevable, le Conseil a fait une interprétation et dit qu’il faut qu’elle soit acceptée. Le ministre s’est incliné et a fait des corrections. Pourquoi lorsqu’il s’agit de l’opposition, quand il y a une décision qui leur est défavorable, il faut appeler à la fin du monde ? Ce n’est pas comme ça qu’on respecte la démocratie.»
Par exemple, poursuit Macky Sall, la loi sur la parité, le Sénégal ne peut pas revenir en arrière, une liste qui n’est pas paritaire, elle n’est pas recevable. Citant le Code électoral sénégalais, il a laissé entendre qu’«un point, un trait. Si vous faites une liste qui ne respecte pas la loi, elle est éliminée, tout simplement». Dans le même sillage, le patron de la mouvance présidentielle a rappelé que la liste des suppléants de Benno bokk yaakaar (Bby) a été aussi éliminée pour une erreur de superposition.
Sur un autre chapitre relatif à son récent voyage en Russie, Macky Sall s’est défendu sur son rôle supposé d’ingérence en faveur de la Russie dans sa guerre avec l’Ukraine. «Qu’est-ce qui ferait de moi un complice? D’avoir été en Russie ou d’avoir parlé à M. Poutine?», se demande le Président Sall, qui réfute un «alignement en faveur de la Russie». Après son face-à-face avec Poutine, le président en exercice de l’Union africaine a, devant les médias français, plaidé pour le déminage du port ukrainien d’Odessa en vue de permettre les exportations de céréales. Sur ce point, Macky Sall dit avoir reçu l’assurance du Président Vladimir Poutine dans ce sens. Par rapport au déminage, il a demandé l’implication de l’Organisation des nations unies (Onu). «Si les engrais n’arrivent pas alors que c’est l’hivernage dans la plupart des pays africains, ça veut dire qu’il n’y aura pas de récolte», prédit le Président sénégalais.