Avec la réception hier de son troisième patrouilleur lance-missiles dénommé Le Cayor, après bien sûr Le Walo et Le Niani, la Marine nationale sénégalaise affiche sa toute-puissance dans un contexte d’exploitation du pétrole et du gaz. Il vogue dans les eaux sénégalaises depuis hier et vient renforcer la souveraineté sécuritaire, notamment la lutte contre la pollution marine, la piraterie et autres trafics illicites, ainsi que des actions de recherche et de sauvegarde en mer.Par Justin GOMIS – 

Bienvenu au Cayor ! L’Etat continue de poursuivre ses investissements pour renforcer les capacités des Armées. Après la réception des premiers patrouil-leurs lance-missiles, Le Walo et Le Niani, la Marine nationale a réceptionné hier Le Cayor. Ces navires de guerre vont permettre d’assurer une meilleure protection des eaux sénégalaises alors que l’exploitation des hydrocarbures se précise. C’est le Contre-Amiral Abdou Sène, patron de l’Armée de mer, qui a reçu le patrouilleur Le Cayor à la Base navale Amiral Faye Gassama de Dakar. Il a été accueilli en mer et escorté jusqu’au port par les deux autres premiers patrouilleurs, Le Niani et Le Walo, sous le regard des marins. Le Capitaine de Frégate Jean-Marie Ndour, Commandant du patrouilleur Le Cayor, face à la presse, détaille les caractéristiques du navire. «Le patrouilleur de haute mer Le Cayor est un navire de la Marine nationale. Il porte le nom de l’ancien royaume du Cayor. Sa longueur est de 22, 82m, sa largeur 9, 5m. Après charge, son déplacement est de 735 tonnes. Son autonomie est de 25 jours pour 45 personnes. Sa distance franchissable est de 10 000 nautiques, soit 22 000 km. Il est doté d’armes puissantes. Son armement est constitué de canons, d’artillerie légère et d’artillerie lourde, de missiles, de moyens de détection et de moyens de communication qui lui permettent en permanence d’être en contact avec l’Etat-major», explique-t-il.

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Aujourd’hui, Le Cayor est un atout supplémentaire pour l’Armée sénégalaise qui a enclenché sa montée en puissance ces dernières années pour faire face à nouvelle criminalité transfrontalière. «Cette capacité de frappe au combat, conjuguée à la volonté de l’équipage qui s’inspire de nos vaillants résistants, fait que tout agresseur venant de la mer est obligé de faire gaffe. C’est un véritable outil dissuasif», renseigne-t-il. Il poursuit : «Le Cayor effectuera des missions de défense militaire et des missions de l’action de l’Etat en mer, notamment la protection des ressources halieutiques et la sécurisation des installations pétrolières et gazières. En bref, le patrouilleur est une véritable sentinelle qui permettra de garantir et de protéger les intérêts vitaux du Sénégal. Il sera donc en mer pour la Patrie.»

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Avec l’ouverture de l’Ecole de formation de la Marine nationale et l’acquisition de nombreux patrouilleurs, l’Armée poursuit sa montée en puissance. Comme tous les «pays côtiers», le Sénégal a pris en main sa sécurité maritime tant les enjeux sont devenus nombreux. Avec plus de 700 km de côtes, la Marine nationale couvre une longue surface et doit faire face à de nombreuses menaces pour assurer la sécurité des eaux territoriales nationales. Alors que la criminalité ne cesse de changer de visage. Grâce au système de management et de combat, et à l’armement embarqué, les Opv ont la capacité d’effectuer, avec efficacité, des missions de défense maritime du territoire et des missions d’action de l’Etat, en mer comme sur terre, de lutter contre la pêche illicite non réglementée et non déclarée, contre les trafics de drogues et d’armes, contre l’émigration clandestine. A l’image du Walo et du Niani, Le Cayor, qui va renforcer une flotte navale étoffée avec les vedettes comme Le Lac Retba, Ferlo, les patrouilleurs Kédougou et Le Fouladou, va être en mesure d’effectuer des missions de sécurisation des plateformes pétrolières et gazières offshores et façonner le destin maritime du Sénégal. Ces acquisitions font partie de la vision stratégique de l’Etat pour la Marine, à l’image de la construction d’un nouveau quai à Bel-Air.
justin@lequotidien.sn