Le chef de l’Etat a décrété une journée de deuil pour aujourd’hui, à la mémoire des victimes qui ont perdu la vie suite aux violences consécutives à l’arrestation de Ousmane Sonko.

Le Sénégal met aujourd’hui, les drapeaux en berne sur toute l’étendue du territoire, à la mémoire et au souvenir des victimes des jours de violences que le pays a vécus la semaine dernière. En Conseil des ministres hier, le Président Macky Sall a décidé que, outre la mise des drapeaux en berne, ce jeudi 11 mars 2021, sera un «jour de communion, de recueillement et de prières pour nos chers disparus». Il faut rappeler que le pays a connu, en trois jours de violences, environ 11 morts et près de 600 blessés, selon les chiffres communiqués par la Croix-Rouge sénégalaise.
Par ailleurs, «faisant suite à son Message à la Nation du 8 mars 2021», le Président Macky Sall a exhorté «les populations, les Forces vives de la Nation, les jeunes notamment, à garder le calme et la sérénité, à consolider la stabilité et la paix sociale qui ont toujours caractérisé le Sénégal, pays de démocratie exemplaire, de respect des droits de l’Homme, et surtout, incarnation internationale remarquable de l’Etat de droit». Le communiqué du Conseil des ministres, qui fait état de cette déclaration, ne fait nullement mention du contexte de ces paroles. C’est comme si les troubles qui ont secoué le pays et la République pendant 3 jours la semaine dernière, n’ont été qu’un rêve. Il n’est pas non plus dit si des actions particulières seront posées en direction des familles des victimes.
Or, Ousmane Sonko de son côté, a déjà fait connaître sa volonté de rendre visite à toutes les familles éprouvées.
D’ailleurs, c’est du fait de ces troubles, résultant de la gestion de la plainte de Adji Sarr contre Ousmane Sonko, que l’on doit ce qui veut se faire passer pour une réorientation générale de la politique économique du pays. C’est à ces troubles que Macky Sall pensait quand il a décidé, selon le communiqué du Conseil, de saluer «encore une fois, le professionnalisme des Forces de défense et de sécurité qui ont su gérer la situation avec une parfaite maîtrise et un sang-froid admirable».
Néanmoins, puisqu’il s’agit d’une reddition en rase-campagne, et pour faire bonne mesure, le chef de l’Etat, qui avait jusqu’à ce jour une image de dirigeant inflexible et sûr de ses décisions, image entretenue par ce surnom de «Niangal» qui lui fut attribué par un célèbre psychologue sénégalais dans Le Quotidien, a décidé de parachever le processus conduisant à amadouer les jeunes, et les moins jeunes. Il commence par leur accorder la levée totale du couvre-feu le 19 mars prochain. Une chose qu’il avait longtemps résisté à faire, sous le motif de lutter contre le Covid-19. Espérons simplement que d’ici à la date fatidique, la vaccination sera plus étendue qu’elle ne l’est actuellement, et qu’elle prendra en compte, en plus des personnes âgées ayant des comorbidités, une frange encore plus grande de la population.