Après quatre ans à la tête de l’Ums : Le bilan de Souleymane Téliko
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Par Dieynaba KANE
– A l’ouverture de l’Assemblée générale de l’Ums, Souleymane Téliko, après deux mandats, a fait son discours d’adieu. Soutenant que «l’exercice du mandat à la tête de l’Ums est loin d’être un long fleuve tranquille», M. Téliko a souligné que «les vicissitudes rencontrées ne représentent rien face à la conscience d’avoir eu l’opportunité et le plaisir de s’être rendu utile». Selon lui, «parfois même les difficultés sont le prix à payer pour l’éclosion de la vérité». Et le président sortant de l’Ums d’ajouter: «La réussite ne se mesure pas toujours à l’aune du résultat final mais à la conscience d’avoir fait son devoir. Nous avons conscience, pendant ces 4 années passées à la tête de notre prestigieuse union, avoir fait notre devoir et donné le meilleur de nous-mêmes. Dieu fasse que l’équipe dirigeante qui sera élue ait les moyens et l’opportunité de faire plus et mieux pour le plus grand bien des magistrats et de la justice.» En outre, le juge Téliko a profité de cette occasion pour rappeler les chantiers que la nouvelle équipe dirigeante devrait poursuivre. «(…) Les dynamiques en cours en Afrique comme partout ailleurs démontrent que l’idée d’une gouvernance judiciaire réformée à la dimension d’un véritable pouvoir est définitivement ancrée dans les esprits et s’impose de plus en plus comme une perspective inéluctable. Le culte de l’objectivité nous oblige à reconnaître que le système judiciaire traîne des handicaps qui contrastent avec le rôle de la justice dans un Etat de droit et la place qu’elle a vocation à occuper au sein des institutions de la République», a-t-il déclaré. Souleymane Téliko pointe ainsi du doigt le «contrôle quasi total que l’Exécutif exerce sur la carrière des magistrats qui constitue une menace permanente pour l’indépendance d’esprit des juges, la précarité statutaire des magistrats qui trouve son paroxysme dans les dispositifs discriminatoires du régime de retraite et enfin la subordination excessive du parquet au ministre de la Justice qui contribue à faire peser sur cette entité et par ricochet sur la justice tout entière un soupçon permanent de collusion avec l’Exécutif». Et M. Téliko de conclure en ces termes : «Qu’on ne s’y trompe pas, la meilleure manière de protéger les magistrats est de travailler à rendre la justice plus indépendante et plus crédible. Ce n’est pas la force qui fait la justice, mais c’est la justice qui fait la force.»
dkane@lequotidien.sn