«Transformation de l’aquaculture pour un avenir bleu durable en Afrique», tel est le thème de la 20e session du Comité des pêches continentales et de l’aquaculture en Afrique qui s’est tenue lundi à Dakar. L’objectif consiste à réfléchir sur des stratégies visant à faire progresser l’aquaculture en Afrique et faciliter l’échange des connaissances, l’alignement des politiques et la promotion des pratiques durables à travers le continent.Par Justin GOMIS – 

L’aquaculture est une alternative face à la raréfaction des ressources halieutiques. Mais, malgré les efforts consentis, la production demeure très faible. Selon «l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao), en 2022, la production aquacole en Afrique est de 2, 5 millions de tonnes, soit environ 1, 9% de la production mondiale. Ce qui demeure encore insignifiant face au potentiel existant. Concernant le cas particulier du Sénégal, malgré de nombreuses initiatives de développement, la part de l’aquaculture dans la production halieutique demeure encore faible et est en deçà d’1%», a  informé la ministre des Pêches et des infrastructures maritimes et portuaires.
Pour une autosuffisance alimentaire et nutritionnelle durable, «il est urgent que notre cher continent augmente sa capacité de production aquacole», plaide Dr Fatou Diouf.
Et c’est dans ce  sens que s’est tenue, avant-hier, la 20e session du Comité des pêches continentales et de l’aquaculture en Afrique dont le thème est : «Transformation de l’aquaculture pour un avenir bleu durable en Afrique.» Lequel a réuni  les représentants des pêches continentales et de l’aquaculture des pays membres du Comité des pêches continentales et de l’aquaculture pour l’Afrique (Cpcaa),  des agences spécialisées et des observateurs pour discuter des stratégies qui visent à faire progresser l’aquaculture en Afrique et faciliter l’échange des connaissances, l’alignement des politiques et la promotion des pratiques durables à travers le continent. Cette  rencontre, d’après la ministre des Pêches et des infrastructures maritimes et portuaires, «vise à améliorer le développement durable de la pêche continentale et de l’aquaculture en contribuant ainsi de manière significative à la sécurité alimentaire et à la croissance économique à travers le continent». A l’en croire, «cette importance économique et sociale, ainsi que son potentiel de croissance  méritent une attention particulière que le chef de l’Etat accorde à la pêche en lui conférant une place privilégiée dans le Projet qui est le référentiel de base des politiques de développement économique et social du pays».  Et c’est pour cette raison que la Fao, pour favoriser une aquaculture durable, une gestion efficace des pêches, «préconise l’économie bleue visant la mise en place d’une stratégie de transformation des systèmes alimentaires aquatiques pour améliorer la production, la nutrition, l’environnement et les conditions de vie pour tous», a expliqué Dr Fatou Diouf, qui demeure convaincue que des solutions durables au développement de l’aquaculture en Afrique peuvent être trouvées à travers la transformation bleue, et améliorer ainsi la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations de plus en plus vulnérables en raison, entre  autres, des effets des changements climatiques qui se font sentir dans la plupart de nos pays. D’ailleurs, la Fao offre, à travers cette session, une plateforme pour permettre aux pays africains de se retrouver pour un échange d’expériences ou des possibilités d’échanges bilatéraux. «Le fait que les pays se retrouvent permet d’échanger sur les choses que les Africains peuvent faire ensemble pour promouvoir l’activité de l’aquaculture et la pêche continentale», a dit Ndiaga Gueye, Fonction-naire régional principal et coordonnateur du programme Pêche et agriculture.
Selon la ministre de la Pêche, «la pêche continentale qu’on a organisée ici et l’aquaculture sont des relais sûrs pour arriver à une sécurité alimentaire et à une souveraineté alimentaire qui est un des objectifs visés dans le Projet qui est le référentiel des politiques publiques au Sénégal». Une manière de dire que des efforts sont consentis dans le pays, mais n’ont pas produit les fruits escomptés.
Les nouvelles autorités ont ainsi des politiques pour développer l’aquaculture dans le pays. «Il y a d’abord ce concept d’aquaculture, du moins de la pisciculture à l’école que l’agence est en train de lancer. Nous pensons que les enfants à bas âge peuvent être intéressés à cette activité», a dit la ministre.A cet effet, «les résultats de ces travaux seront très bénéfiques pour le secteur de la pêche et de l’aquaculture en général en Afrique, mais particulièrement au Sénégal», considère Dr Fatou Diouf.
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