Arachide – Baisse du prix de l’huile : L’Etat vote non

Le gouvernement n’est pas pour une baisse du prix de l’huile d’arachide coûtant 1200 francs.Par Malick GAYE –
C’est une position assumée : l’huile d’arachide ne va pas de sitôt voir son prix, qui est de 1200 francs Cfa le litre, baisser. En effet, Aly Ngouille Ndiaye a donné le bien-fondé de cette position. «Une baisse du litre d’huile d’arachide, qui coûte 1200 francs Cfa, n’est pas envisagée, parce qu’il faut triturer au moins 3 kg d’arachide à un prix de 250 francs Cfa le kg pour en obtenir un litre d’huile», a expliqué le ministre de l’Agriculture, de l’équipement rural et de la souveraineté alimentaire hier, lors du vote du budget de son département qui a été arrêté à 187 milliards 630 millions 633 mille 780 francs Cfa. Cependant, affirme Aly Ngouille Ndiaye, le gouvernement travaille sur une alternative. «Il y a un programme pour le développement de la production de l’huile de palme dans toute la région naturelle de la Casamance qui serait commercialisée à moindre coût dans tout le Sénégal», a-t-il assuré. Il a aussi rappelé la présence de l’huile Niani sur le marché en attendant la matérialisation du programme.
Interpellé par la Représentation nationale sur la souveraineté alimentaire, le ministre de l’Agriculture a expliqué qu’il va «proposer au président de la République, avant la fin du mois de décembre, une stratégie à cet effet. A partir de ce moment, la politique de la souveraineté alimentaire pourrait faire l’objet de plus amples débats». Il est prévu une augmentation des aménagements dans les départements de Podor, Matam et Dagana, mais aussi dans la zone du Lac de Guiers, a annoncé Aly Ngouille Ndiaye pour la culture du riz.
Distribution des intrants agricoles
L’essentiel des interventions des députés a été axé sur la disponibilité des semences, sa distribution et les intrants agricoles. Le ministre de l’Agriculture a soutenu que des efforts importants ont été consentis par l’Etat sur les intrants agricoles avec un budget qui atteint plus de 80 milliards de francs Cfa. Ainsi pour l’arachide, le ministre a rappelé la mise en place de 82 mille 590 tonnes de semences dont 57 mille 932 tonnes certifiées pour la campagne agricole 2022-2023 pour une subvention d’un montant de 14,412 milliards de francs Cfa.
Au sujet de l’engrais subventionné, Aly Ngouille Ndiaye a affirmé que plus de 155 mille tonnes ont été distribuées pour un montant de 47 milliards de francs Cfa et des initiatives sont en train d’être mises en œuvre pour le développement de l’engrais bio. Invité à agir pour réduire le prix de l’engrais, Aly Ngouille Ndiaye a déclaré ceci : «Sur les 3 principales composantes de l’engrais que sont le nitrate, la potasse et le phosphore (Npk), l’usine n’en détient que le phosphore. Néanmoins, les Ics ont fourni des efforts considérables pour satisfaire la commande de son en engrais à un prix moins cher.»
Par ailleurs, Aly Ngouille Ndiaye est revenu sur le prix du kilogramme de l’arachide. «Le Comité national interprofessionnel de l’arachide (Cnia) a fini de faire ses rencontres et que le gouvernement va se prononcer prochainement sur le sujet ainsi que le début de la campagne de commercialisation de l’arachide», a annoncé le ministre de l’Agriculture.
La Représentation nationale a demandé au gouvernement de relever le défi du stockage et de conservation des produits agricoles. A ce titre, Aly Ngouille Ndiaye a annoncé que des consultations doivent être engagées, afin de trouver la meilleure formule pour l’installation de chambre froides ou autres magasins de stockage sur l’étendue du territoire national, ce qui constituera un moyen de réguler le marché en fonction des besoins. Un programme y relatif en vue de mettre en place, dans un premier temps, 20 chambres froides et 100 magasins de stockage, est en gestation. «Entre 2012 et 2022, 77 mille 212 unités de matériels attelés, 8845 motorisés, 64 moissonneuses batteuses et 200 motoculteurs ont été distribués pour un montant global supérieur à 66 milliards de francs Cfa. En outre, 53 milliards francs Cfa sont prévus pour 2023 pour le matériel agricole dans le cadre d’un nouveau programme d’équipement et réalisation d’entrepôts (…) Les petits producteurs doivent mutualiser leurs efforts afin de faciliter l’accompagnement de l’Etat et des banques dans l’acquisition de tracteurs», a ajouté Aly Ngouille Ndiaye.
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