Les archives audiovisuelles du Festival mondial des arts nègres de 1966 à Dakar (Fesman) sont remises au goût du jour dans un évènement organisé la semaine dernière au musée du Quai Branly. «Replay ! Dakar 66» propose une programmation cinématographique qui revient sur les films qui avaient été à l’affiche lors de ce festival.Par Mame Woury THIOUBOU – 

Du 1er au 24 avril 1966, Dakar accueillait le premier grand événement culturel organisé en Afrique après les Indépendances. Les 23 et 24 septembre 2021, le musée du Quai Branly replonge dans ces moments de célébration de l’art africain. A travers le projet Labex Les passés dans le présent, le musée du Quai Branly consacre un évènement aux archives audiovisuelles et radiophoniques du festival. A l’occasion d’un travail de recherche collectif avec le Sénégal et la Suisse sur le 1er Festival mondial des arts nègres, mené dans le cadre du Labex Les passés dans le présent et coordonné par la médiathèque du musée du quai Branly-Jacques Chirac, un événement de 4 jours est consacré aux différents fonds audiovisuels liés au festival. Selon le site du musée, «les archives institutionnelles de ce premier grand festival culturel panafricain sont dispersées dans différentes institutions, notamment en Europe et au Sénégal. L’enjeu de ce projet d’une durée de trois ans, est de cartographier ces fonds, de les décrire (inventaires et instruments de recherche), de les numériser et de les rendre accessibles, dans la mesure du possible, via un portail scientifique commun qui renverra vers les fonds numérisés de chaque institution». Ainsi, Replay ! Dakar 66 qui a démarré le 22 septembre dernier, est dédié aux archives audiovisuelles du Festival mondial des arts nègres. Il propose un programme de présentation des institutions et de travaux qui participent à l’étude, la conservation et la réactivation de ces archives. Ce projet Labex Les passés dans le présent a conduit un travail spécifique sur les archives radiophoniques du festival conservées par l’Institut national de l’audiovisuel (Ina) soit 60 heures de reportages, interviews, captations de spectacles, conférences et allocutions officielles issues du fonds Ocora. «Ces sources, désormais recensées et décrites, sont accessibles pour des exploitations scientifiques ou professionnelles via l’Ina. Elles permettent de retracer, au plus près de ses participant.es, la préparation du festival et son déroulement», indiquent les organisateurs.

10 films projetés
Sur les 96 titres identifiés dans la programmation de Dakar 66, 10 films ont été projetés durant les 4 jours de la manifestation. Parmi les films projetés, Le Sénégal et le festival Mondial des Arts Nègres, Lamb, la lutte sénégalaise, N’Diogane de Paulin Sou­manou Vieyra, Borom Sarrett, La Noire de… de Sembène, La Goumbé des jeunes noceurs de Jean Rouch. Mais également Atlantique de Mati Diop. «Ce corpus a été composé à partir d’un premier état des lieux des films pour lesquels des copies ont été localisées dans des cinémathèques, musées, ar­chives, distributeurs partenaires du projet et pour lesquels les droits de projection publi­que étaient disponibles. Le choix s’est fait en cohérence avec le principe de ces ateliers parisiens : faire un état des lieux des sources et faire s’exprimer les partenaires composant l’équipe du Labex et qui participent à remplir ses objectifs de recherche et de documentation», expliquent les organisateurs.
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