Journaliste-statisticien, Abdoulaye Dièye s’accroche au wagon de l’actualité brûlante, en prenant prétexte de l’arrivée dans la Tanière de Mamadou Sarr, fils de l’ancien international Pape Sarr. Dans son texte d’une chronologie pointue et détaillée, le confrère revisite l’histoire des «père-fils» qui ont joué en Equipe nationale. On savoure…

«Encore un autre fils d’un ancien international sénégalais qui intègre l’Equipe nationale. Après Habib Diarra (mars 2024), fils de Samba Diarra (4 sélections, 1996-1998), c’est au tour de Mamadou Sarr (20 ans) de dire oui au Sénégal. Comme son père Pape Sarr (30 sélections, 1999-2004), ancien compagnon de route du sélectionneur national Pape Thiaw sous le maillot des Lions et finaliste de la Can 2002, le natif de Martigues (France) aura donc peut-être le privilège de connaître sa première sélection dans quelques jours, en amical face au Brésil à Londres (Angleterre), le 15 novembre, ou face au Kenya à Antalya (Turquie), le 18 novembre. Avant Mamadou Sarr et Habib Diarra, d’autres joueurs ont suivi les traces de leurs pères. De Sène à Diarra, en passant par Ndiaye, Fall, Diop, Daf, Cissé, Gomis, Diallo, Diouf et Bèye, jusqu’à Sarr. Ils sont 16 joueurs à avoir «hérité» des maillots de leurs pères dans la Tanière, depuis le premier match international en 1961.

Saër Sène-Oumar Guèye Sène : à jamais les premiers !
Saër Sène a fait les beaux jours de l’Us Gorée (années 1950) et de l’Equipe nationale (années 1960). Vingt-deux (22) ans plus tard, son fils a poursuivi l’histoire avec le maillot national. Mais malheureusement, Saër Sène n’a pas vu Oumar Guèye Sène éclore avec la tunique des Lions, puisqu’il est décédé très jeune. Contrairement à son père, Guèye Sène (15 sélections, 1983-1993) a lui disputé les Can 1986 et 1992. Saër Sène était sur le terrain lors du 3ème match international amical du Sénégal, contre la Gambie (victoire 2-1) à Banjul, en décembre 1961.
Après la famille Sène de Gorée, c’est au tour de la famille Fall de perpétuer la tradition des Lions de sang. Vainqueur de la médaille d’or aux Jeux de l’Amitié de 1963 à Dakar, Amadou «Pape» Fall des Espoirs de Dakar (7 sélections, 1963-1965) a vu un successeur sous ses pieds, presque 30 ans après. En effet, son fils Malick Fall (5 sélections, 1991-1992) a disputé la Can Sénégal-1992 (3 matchs). Malick est décédé le 16 octobre 2023 en France.
Autre vainqueur de la médaille d’or aux Jeux de l’Amitié de 1963 et qui a vu aussi son fils rejoindre l’Equipe nationale, Aboubacar Diop «Bouba Diakhao» (14 sélections, 1961-1963). Homonyme de l’ancien international Younouss Dieng, Younouss Diop (5 sélections, 1992-1993) a suivi les pas de son père et de son homonyme. Bouba Diakhao et Younouss Dieng, deux anciens partenaires du Club Olympique Thiessois (Cot), étaient tous les deux sur le terrain lors du 1er match international du Sénégal le 5 novembre 1961, contre la Gambie (3-5), à Banjul. Le célèbre Bouba Diakhao a rejoint son Seigneur le 25 août 2017 à Thiès.
Autre famille, autre histoire avec la sélection nationale. Actuel coach de Teungueth Fc, Malick Daf est issu d’une famille de footballeurs. Talentueux milieu de terrain, il a été international (7 sélections, 1993-1996). Ce, après son père Mouhamadou El Habib Daf de l’Us Gorée (3 sélections, 1964). Mais, tout comme son père, Malick Daf n’a pas connu de compétition internationale avec les Lions. Daf est l’homonyme de l’ancien international de l’Us Gorée, Malick Ndao, qui est décédé le 1er mars 2008 à Dakar. Daf et Ndao ont eu ensemble leur première sélection : Sénégal/Penarol Montevideo d’Uruguay (4-5), le 29 avril 1964 à Dakar, en amical.

Oumar Diallo, Dioufy, Bèye, Daf… : symboles d’une génération héritière
On a apprécié sa solidité défensive lors de la Can 1994, en Tunisie. Lui, c’est Lamine Moïse Cissé (19 sélections, 1993-2000). Pour la petite histoire, l’ancien joueur du Jaraaf est le fils de l’ancien attaquant international Séga Cissé «Dogliani» (3 sélections, 1965-1968). Le saviez-vous ? Lamine est aussi l’homonyme de feu Lamine Diack. L’ancien buteur de l’Us Gorée et du Fc Nantes (France) est décédé dans la nuit du 9 au 10 janvier 2012 à Dakar. Dans la famille Gomis, outre le fait d’être appelé en Equipe nationale, le football se joue au milieu de terrain. L’ancien capitaine des Lions, Louis Gomis dit «Loulou» (25 sélections, 1965-1972), avait mis toute l’Afrique d’accord lors des Can 1965 et 1968. Son talent était connu de tous. Son fils n’était pas en reste. Jean Claude Gomis était élégant sur le rectangle vert. Seulement, l’ancien meneur de jeu du Jaraaf (3 sélections, en 1995) n’a pas eu une très grande carrière internationale. Contrairement aux autres anciens internationaux, l’ancien défenseur Abdoulaye Diallo «Matraï» (4 sélections, en 1965) a eu deux fils internationaux : Oumar Diallo (43 sélections, 1997-2002) et Moustapha Diallo (4 sélections, 2009). Comme son père Abdoulaye Diallo en 1965, Oumar Diallo a pris part aux Can 2000, 2002 et 2004, mais aussi au Mondial 2002. Moustapha Diallo, lui, n’a pas joué de Can. Abdoulaye Diallo est décédé le 16 août 2021 à Thiès.
Tout comme Oumar Diallo, d’autres membres des générations 2000 et 2002 ont aussi suivi les pas de leurs pères. Double Ballon d’or africain (2001-2002), El Hadji Ousseynou Diouf (71 sélections, 2000-2008) est le fils de l’ancien attaquant international Boubacar Diallo «Poulho» (6 sélections, 1972-1976). Décédé en 23 février 2025 à Dakar, «Poulho» n’a pas eu le même parcours que son fils Dioufy, qui a fait des merveilles sous le maillot des Lions.
Ismaïla Sarr : La continuité de l’histoire de «Naar Gaad»
Avec El Hadji Ousseynou Diouf, Habib Bèye (46 sélections, 2001-2008) a joué les Can 2002, 2004, 2006 et 2008, mais aussi le Mondial 2002. En effet, l’actuel entraîneur de Rennes (L1 France) a marché sur les traces de son père Abdou Bèye, même si les deux ont eu des carrières différentes. Décédé le 11 septembre 2024, le Thiaroyois n’a fait qu’une tournée internationale en Union Soviétique avec les Lions, en 1966. Dans le village lébou de Ouakam, une famille a eu une histoire particulière avec le football sénégalais. Amadou Ndoye Ndiaye «Zamadou» a gagné la Coupe du Sénégal en 1989, après son père Ibra Ndiaye en 1964. Et comme son père Ibra Ndiaye, «Zamadou» (1 sélection, 1989) a également porté le maillot des Lions. Comme quoi le maillot ne vieillit pas, il se transmet…
Restons toujours à Ouakam, où une autre famille Ndiaye a vu aussi père et fils défendre les couleurs nationales. L’ancien attaquant de Metz, Momar Ndiaye (2 sélections, 2005-2007), a continué l’histoire de sa famille avec les Lions. C’est sous l’ère Abdoulaye Sarr que Momar fréquente la Tanière. Et ce, après son père, qui n’est personne d’autre que le milieu de terrain-buteur Amsata Ndiaye (13 sélections, 1981-1982). Avant Habib Diarra, Ismaïla Sarr (75 sélections, depuis 2016) était le dernier «fils de» à porter la tunique des Lions. Mais si son père Abdoulaye Sarr s’est arrêté à une seule sélection en 1987, tel n’est pas le cas de Iso Sarr. L’un des joueurs les plus capés et les plus efficaces de la sélection nationale depuis 1961, l’actuel n°18 des Lions a participé aux Can 2017, 2019, 2021 et 2023, mais aussi aux Coupes du monde 2018 et 2022.
Pour rappel, Noah Fadiga et Mouhamadou Naby Sarr, fils respectifs de Khalilou Fadiga (42 sélections, 1999-2008) et Boubacar Sarr «Locotte» (17 sélections, 1970-1986), ont eu à être convoqués en Equipe nationale. Seulement, ils n’ont pas joué la moindre minute…»