A 24 heures de l’ouverture de la séance plénière consacrée à la Loi des finances 2018, les députés de la Majorité se sont réunis, hier, pour «évaluer» le travail effectué en commissions. A l’occasion, le président du groupe parlementaire Benno bokk yakaar, Aymérou Gningue et ses collègues ont apporté leur soutien au député Cheikh Tidiane Gadio, arrêté aux Etats-Unis pour une affaire présumée de «corruption».

La vague de solidarité en faveur de Cheikh Tidiane Gadio, arrêté aux Etats-Unis pour une affaire présumée de «corruption» se poursuit. Hier, le groupe parlementaire Benno bokk yakaar a apporté son soutien à l’ancien ministre des Affaires étrangères. Réunis pour faire l’évaluation des travaux en commission, Aymérou Gningue et ses collègues ont eu une pensée pour leur camarade député. «Il s’est passé, ce qui s’est passé. Il est arrêté. Nous ne voulons pas nous immiscer dans le travail de la justice mais nous voulons manifester notre solidarité à l’endroit de monsieur le député. Et dire que nous compatissons à ce qui lui arrive aujourd’hui», a soutenu le président du groupe parlementaire Bby.
Alors après avoir annoncé le démarrage de la séance plénière portant sur la Loi des finances 2018, prévue demain samedi et ce jusqu’au 11 décembre, le député Gningue a dévoilé quelques contours du budget prévu pour l’année prochaine. Il dit : «Le budget de l’Etat du Sénégal pour 2018 est un budget qui se chiffre à 3 709 milliards de franc Cfa. C’est un budget important dans lequel au moins 1 339 milliards sont destinés à l’investissement rapide (…) C’est aussi bon de souligner la part du social que le président de la République veut mettre dans ce budget, à savoir 1 100 milliards qui sont destinés également à l’entreprenariat, à l’appui aux jeunes, aux femmes, à l’appui aux couches les plus vulnérables pour permettre à notre pays de régler définitivement la fracture sociale qu’il y a entre les couches les plus favorisées et les couches les moins favorisées».
Appelant les députés de la mouvance présidentielle à la mobilisation, Aymérou Gningue dira : «nous devons travailler ensemble pour changer les choses, pas changer dans le but de changer. Nous ne sommes pas des hommes de rupture, nous sommes plutôt des hommes de continuité».
La rencontre s’est déroulée au lendemain de l’audition avortée de Khalifa Sall par la commission ad hoc, chargée d’examiner la levée de son immunité parlementaire. Aymérou Gningue, président de ladite commission, a brossé l’affaire dans son discours introductif sans citer le nom du maire de Dakar. «C’est l’obligation de réserve que nous devons avoir sur certaines questions. Nous sommes des parlementaires, nous nous faisons le devoir de ne jamais nous immiscer dans le travail de la justice (…) Il faut que chacun sache qu’il y a des questions pour lesquelles il vaut mieux avoir un droit de réserve et laisser les autres parler. La vérité : un jour, il fera jour et dans pas longtemps cette vérité-là sera connue de tout le monde».
Au sujet du dialogue politique ouvert mardi, le député a exhorté tous les acteurs politiques à rejoindre la table de concertation sur le processus électoral.
Venu clôturé les travaux dans l’après-midi, le Premier ministre a loué les réalisations du chef de l’Etat. Sur la «vision» de Macky Sall, Mahammed Boun Abdallah Dionne a cité la réforme de l’Acte 3 de la décentralisation, l’autoroute Illa Touba, le Train express régional (Ter), le Programme d’urgence de développement communautaire (Pudc) etc. Selon lui, «ce que veut le Président, c’est le Sénégal de tous, le Sénégal pour tous.»
msakine@lequotidien.sn