Pendant quinze jours, Dakar va bouillonner de culture et d’art. Les expositions, organisées dans le cadre de la 11e édition du Partcours, vont plonger les amateurs d’art dans l’émerveillement, mais aussi susciter des réflexions sur le devenir de la capitale dont les lieux emblématiques disparaissent petit à petit.

Par Mame Woury THIOUBOU – Pendant quinze jours, Dakar va vibrer au rythme de l’art. Du 25 novembre au 11 dé­cem­bre, d’un quartier à un autre, les vernissages vont se succéder. Ce dispositif, propre au Partcours, connaît cette année, une 11e édition. Celle de la maturité sans doute. «Le Partcours existe depuis onze ans, et est monté en puissance. Il a suscité beaucoup l’intérêt des galeristes, des artistes et du public», se réjouit un des initiateurs, Mauro Petroni. «Il faut souligner ce changement pas toujours positif de Dakar et faire un travail de mémoire. Il y a plusieurs expositions, des artistes contemporains, mais on trouve aussi des rétrospectives d’artistes parfois décédés dont on veut garder le souvenir.» L’artiste et galeriste expose cette année un peintre disparu. Abou Ndiaye, qui appartient à l’Ecole de Dakar, sera sur les cimaises de l’Atelier céramique des Almadies. «J’ai découvert les tableaux de Abou Ndiaye il y a quelques années, et j’ai pensé qu’il fallait les valoriser et les ramener à la mémoire», souligne M. Petroni. Le peintre de l’Ecole de Dakar a eu une brève carrière dans les années 80-90, avant de décéder en 1995. Cette rétrospective de son œuvre est au cœur de cette édition du Partcours qui se veut la mémoire de Dakar.

Au total, 30 espaces d’exposition participent à l’évènement qui réunit des centaines d’artistes de tous les pays. Et nul doute que la Galerie Cécile Fakhoury promet d’être bien fréquentée, puisqu’elle va abriter une exposition de l’artiste américain-ivoirien de renommée, Ouattara Watts. Dans ce bouillonnement artistique de Dakar, cette quinzaine, qui se prolonge très souvent dans les lieux d’exposition, éclaire la capitale sénégalaise d’une nouvelle lumière. Après le mois pendant lequel la Biennal d’art contemporain a fait vibrer l’art sur le Sénégal, le Partcours vient parachever une vision qui veut que Dakar soit désormais une capitale qui compte dans le domaine de l’art contemporain. Et au fil des ans, la participation à ces rendez-vous artistiques se bonifie. Ces dernières années, les participants, artistes et galeristes ont gagné en professionnalisme et en savoir-faire, estime l’initiateur du Partcours. «Cette année, la qualité des expositions est montée en puissance. Et on a de meilleurs artistes et de meilleures mises en place. Au départ, c’était un peu artisanal, des petites choses entre amis, mais là, c’est presque grand public. Les galeristes ont senti que l’évènement était important et ils font des efforts», souligne M. Petroni.
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