Partout, on tente de s’adapter aux contraintes de la pandémie du Covid-19. Aux Emirats arabes unis, la foire d’art contemporain d’Abou Dhabi sera cette année 100% virtuelle. Elle s’est ouverte en ligne ce jeudi 19 novembre, pour une semaine, avec, pour la première fois, une section consacrée à l’Afrique.

Aux commandes de cette première section africaine à la foire d’art contemporain d’Abou Dhabi, Simon Njami. Célèbre commissaire d’exposition, il s’efforce depuis trente ans de faire connaître les artistes africains sur la scène internationale, et travaille pour la première fois au Moyen-Orient. «Les collectionneurs locaux ont une sorte de complexe d’Occident. Pour eux, l’Afrique est quelque chose qui n’existe pas vraiment. J’ai accepté d’entrer dans ce projet précisément pour leur dire qu’il serait bon qu’ils regardent ailleurs, là où des choses un peu nouvelles sont en train de se fabriquer.» Dans le choix des œuvres, Simon Njami a opté surtout pour des tableaux, plus faciles à présenter en ligne, et à promouvoir auprès des collectionneurs locaux. «Je sais qu’ils en sont encore plutôt à la peinture, même pas à la photographie ou à la sculpture, et cela dans une forme classique d’art. Donc, j’ai voulu que cette introduction leur soit aisée. Dans les sujets traités, il est clair qu’il y a des artistes que je montre régulièrement, qui travaillent sur le nu, sur la sexualité. Ce type de travail, je ne le leur aurais pas proposé, en tout cas, pas dans un premier temps.» C’est donc plutôt, par exemple, la belle et sobre série Princesses, de la peintre Dalila Dalléas Bouzar… des visages de femmes algériennes qui surgissent sur fond noir. En tout, ce sont sept galeries qui présentent des artistes africains : quatre galeries du continent africain (Cameroun, Côte d’Ivoire, Ouganda et Sénégal), mais aussi deux galeries françaises et une autre roumaine.
Rfi