Les contrôleurs aériens de l’Asecna menacent d’observer une grève à partir du 25 août prochain. Ils revendiquent entre autres, un renforcement de capacités, un épanouissement professionnel et un plan de carrière du contrôleur aérien de l’Asecna.Par Khady SONKO –

Une turbulence guette le ciel africain. L’Union des syndicats des contrôleurs aériens de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Usycaa) a déposé un préavis de grève qui prendra effet à compter du jeudi 25 août 2022 à partir de 8 heures Temps universel (Tu) jusqu’au samedi 27 août 2022 à 7 heures 59 Tu, et puis d’une durée indéterminée jusqu’à la satisfaction totale de toutes ses revendications.
«Cet appel à la grève est motivé par la démarche abusive, arrogante et menaçante de la Direction générale qui se refuse à tout dialogue avec l’Usycaa», explique-t-on dans un communiqué.
Selon cette correspondance, l’Union forte de près de 700 membres, a jusqu’ici adressé, à plusieurs reprises, un chapelet de revendications qui sont restées lettre morte. Ces revendications (au nombre de 19) sont essentiellement relatives au renforcement de capacités opérationnelles, à l’épanouissement professionnel et au plan de carrière du contrôleur aérien de l’Asecna. «Trois piliers essentiels qui continuent dangereusement de s’effriter depuis la prise de fonction du Directeur général, Mohamed Moussa, en 2017, menaçant au passage la sécurité aérienne dans le ciel africain», regrettent les contrôleurs aériens.
La suppression des stages en facteurs humains, l’arrêt des échanges, contrôleurs, la discontinuité des cours d’anglais et commissions mixtes de qualifications des Atcos, l’aggravation du sous-effectif dans les centres, le refus d’arrimage de la prime de licence prenant en compte des responsabilités induites par les nouveaux moyens de contrôle (guidage radar), le plan de carrière figé, sont entre autres griefs mis sur la table de la Direction générale de l’Asecna.
Pourtant, au pic de la crise sanitaire, les contrôleurs aé­riens de l’Asecna avaient, selon eux, consenti d’énormes ef­forts, acceptant le gel des primes régaliennes et la suppression de certains acquis. «Main­tenant que le contexte donne à voir un regain d’activité avec la levée des restrictions de voyage, il est hors de question que l’Usycaa se rendre complice d’agissements qui ont occasionné une forte démotivation au sein des contrôleurs aé­riens, mettant désormais en péril la sécurité des vols dans les 16 millions de km2 d’espace aérien qui couvre les 18 pays membres de l’Asecna», refusent les contrôleurs aériens.
Face au mépris de la Direc­tion générale, considérant la pétition signée à 85% par l’ensemble des contrôleurs, et devant l’urgence de préserver la sécurité des vols dans ce climat étouffant et anxiogène, l’Usycaa estime n’avoir d’autre choix que d’appeler à une cessation du travail, tout en restant disponible pour l’ouverture immédiate de négociations dans le respect des organisations syndicales et de ses propres prérogatives.
ksonko@lequotidien.sn