Une Haute autorité de régulation des médias et de la publicité sera créée prochainement au Sénégal, si l’on se fie aux propos de Habibou Dia, directeur de la Communication au ministère de la Communication et des télécommunications. Présentant le rapport des réformes des médias, M. Dia déclare que l’interdiction de certaines entreprises de presse de fonctionner relève d’une obligation de conformité au Code de la presse.Par Amadou MBODJI – 

Une Haute autorité de régulation des médias et de la publicité sera créée prochainement pour réguler ces deux secteurs. C’est ce qui ressort des propos tenus hier par Habibou Dia, directeur de la Communication, en présentant les grandes lignes de la phase additionnelle des réformes médiatiques engagées par les autorités. Cette nouvelle structure, qui va évidemment remplacer le Cnra, aura une compétence plus élargie que celui-ci qui ne s’était limité qu’à l’audiovisuel. Ce sera un collège diversifié regroupant des experts juridiques, techniques et issus de la Société civile pour un meilleur fonctionnement de cette autorité de régulation. Avant d’en arriver à sa mise en place, les autorités se sont inspirées des échanges comparatifs avec des régulateurs francophones comme l’Arcom (France), la Côte d’Ivoire ou le Maroc. «Le décret, en cours de finalisation, n’a pas une vocation répressive. Il vise à structurer un secteur qu’il considère comme essentiel pour la démocratie, en garantissant une information fiable, en protégeant les journalistes et en promouvant une presse plus transparente», tente de rassurer M. Dia.

Le Fonds d’aide de 2024 effacé
Celle-ci, en appoint au Code de la presse, va permettre de gommer, espère-t-il, les dysfonctionnements qui fragilisent les conditions de la pratique du journalisme au Sénégal. «La non-application de la Convention collective laisse les journalistes sans contrat ni couverture sociale, favorisant la corruption de l’information», expose le directeur de la Communication.

Le Fonds d’appui à la presse, porté d’1 milliard 900 millions à 2 milliards 700 millions, est prévu dans le second semestre de la Loi rectificative 2025.
«Ces mesures nouvelles ont été inscrites à l’issue de l’arbitrage budgétaire et devraient intervenir dans la Loi de finances rectificative pour le second semestre 2025, et vont permettre, aujourd’hui, en plus d’avoir apporté un tri sur les médias qui sont légalement constitués et d’avoir drastiquement eu une cartographie plus réaliste de la matrice des entreprises conformes, on est passés de 535 à 258, d’avoir une enveloppe qui augmente. Cela veut dire tout simplement que l’enveloppe financière impactant directement les entreprises de presse sera plus conséquente», tient à préciser M. Dia. Le Fonds d’aide 2024 «n’existe plus», note-t-il, pointant du doigt les conditions de distribution qui ne garantissaient pas la transparence. Dans la foulée, le directeur de la Communication annonce la signature d’une convention aujourd’hui, à travers laquelle l’Association pour le développement des petites et moyennes entreprises va accompagner, dans une phase-pilote, douze entreprises avec une enveloppe de 400 millions de nos francs. M. Dia défend son ministère en arguant qu’il ne fait qu’appliquer le Code de la presse en intimant l’ordre à certains médias de cesser toute activité pour non-conformité à ce code. Un vœu des acteurs de la presse qui ont toujours réclamé que leur milieu soit «assaini», selon M. Dia.
ambodji@lequotidien.sn