L’emprise du collecteur Hann-Fann, qui traverse 9 communes, a fait l’objet d’occupation et d’agressions. Souvent, certains pans se sont effondrés plongeant les populations dans le désarroi. L’Etat a décidé de mettre 83 milliards F Cfa pour son renouvellement.Par Justin GOMIS

– Il y a 8 ans, la Protection civile avait tiré la sonnette d’alarme pour alerter sur les risques d’effondrement du collecteur, qui traverse plusieurs quartiers de Hann à Fann. Depuis, les populations qui vivent sur cette bombe à retardement, attendent encore qu’une solution soit trouvée pat l’Etat et l’Onas. Il y a 3 ans, une partie de l’ouvrage s’était affaissée sous un bâtiment nouvellement construit aux Hlm 4. Le Préfet de Dakar avait décidé de démolir les constructions attenantes installant l’angoisse chez les familles touchées.
Aujourd’hui, l’Etat a décidé de conjuguer ce problème au passé. Il a lancé hier les travaux d’un coût de 83 milliards de francs Cfa pour le renouvellement du collecteur Hann-Fann. «Cette décision est une volonté de l’Etat de voir les populations évoluer dans un environnement toujours plus sain et plus sécure», explique Abdou Karim Sall, qui a procédé hier au lancement des travaux.
Ce canal draine les eaux usées sur plusieurs kilomètres et ­traverse 9 communes dans l’agglomération dakaroise. «Le collecteur Hann-Fann dont nous lançons les travaux de ­renouvellement, draine les eaux usées du bassin versant le plus étendu de l’agglomération de Dakar, englobant tout ou partie des communes de Fann-Point ­­E-Amitié, Grand-Dakar, Biscuiterie, Mermoz-Sacré Cœur, Sicap-Liberté, Dieuppeul-Derklé, Grand-Yoff et Ouakam», indique Abdou Karim Sall. Avec l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas) maître d’ouvrage, le canal, à la fin de sa reconstruction, va améliorer les conditions de vie de plus 500 mille personnes à Dakar avec l’amélioration de leur réseau d’assainissement, qui va devenir très moderne, le cadre de vie et la mobilité urbaine et «surtout le fonctionnement des ouvrages collectifs d’assainissement, avec un effet d’élimination des stagnations d’eau et rejets d’eaux usées ménagères sur la voie publique».
Aujourd’hui, il s’agit d’une mise à niveau de ce collecteur, qui est «très stratégique dans le dispositif d’assainissement de Dakar». «L’étude diagnostique menée en 2015 avait révélé l’existence d’un nombre élevé de branchements et de raccordements particuliers, une dégradation importante des parois et de la voûte. Elle avait également pointé l’insuffisance de la pente, entraînant un ensablement récurrent et par conséquent une contamination chimique de l’ouvrage au gaz hydrogène sulfuré. A cet état de fait, s’ajoute un constat d’agressions multiples et plus que préoccupantes de l’emprise du collecteur avec la construction sur son lit de 106 édifices», rappelle le ministre de l’Environnement.
Il s’agit de 99 bâtiments à usage d’habitation et de commerce, 3 mosquées aux Hlm et Ouagou Niayes, 2 structures d’enseignement dont un bâtiment de la Faculté de médecine de l’Ucad et le Cem Adama Ndiaye de Bopp. «On va renouveler et densifier le réseau d’assainissement sur un linéaire de 8 km en Prv (Polyester Renforcé de Verre)», précise Kader Konaté, chef du projet à l’Onas.
Par ailleurs, il y aura des réalisations connexes comme le renouvellement de 100 km de réseaux secondaires, la mise à niveau de 7000 branchements domiciliaires, la ­réhabilitation de 5 stations de ­pompage, la fourniture d’équipements spécifiques pour ­l’exploitation, l’entretien des ouvrages et la lutte contre les inondations. Si l’on en croit le ministre de l’Environnement, le chantier ne va pas traîner. «Ces travaux, dont la date ­d’achèvement est prévue au plus tard en début 2024, s’inscrivent également en droite ligne de l’axe 2 du plan Sénégal émergent, et vont contribuer à l’atteinte des Objectifs de Développement Durable, notamment le ­numéro 6 (Eau propre et assainissement), rappelle Abdou Karim Cissé.
Justin@lequotidien.sn