Le budget 2026 du ministère des Forces armées est arrêté à 437 milliards 946 millions 280 mille 405 F Cfa en Autorisations d’engagement (Ae) et à 338 milliards 389 millions 760 mille 405 F Cfa en Crédits de paiement (Cp) dont une grosse partie est orientée vers de nouveaux engagements stratégiques pour moderniser les capacités de l’Armée. 

Par Justin GOMIS – L’analyse du budget 2026 du Ministère des Forces armées (Mfa), adopté ce samedi, révèle la structure des priorités budgétaires et l’allocation des ressources entre les quatre programmes. Le budget global est de 437, 95 milliards de F Cfa en Ae et 338, 39 milliards de F Cfa en Cp. Il présente un écart significatif entre les Autori­sations d’engagement (Ae) et les Crédits de paiement (Cp) : le ratio Cp/Ae de 77, 27% indique qu’environ 23% des engagements autorisés pour 2026 (99, 56milliards de F Cfa) correspondent à des projets pluriannuels dont les décaissements (paiements) seront étalés sur les exercices budgétaires futurs. Cet écart est largement dominé par le programme Pilotage, coordination et gestion administrative (98, 65 milliards de F Cfa), ce qui suggère d’importants investissements ou acquisitions lancés cette année (Ae) mais payables sur plusieurs années (Cp), notamment dans la rubrique «Investissements exécutés par l’Etat».

Il faut noter que la priorité absolue est consacrée à la défense du territoire national (43, 67% des Ae et 56, 45% des Cp). Ce programme est le plus important, ce qui est cohérent avec le rôle fondamental du ministère dans un contexte de menaces sous-régionales (djihadistes). Il présente un ratio Cp/Ae très élevé (99, 88%), signalant que la quasi-totalité des engagements prévus seront payés durant l’exercice 2026.

Pour la sécurité intérieure, notamment pour la sûreté publique (25, 48% des Ae et 32, 78% des Cp), c’est le deuxième programme en importance en termes de Cp, illustrant l’effort continu pour le maintien de l’ordre et la sécurité intérieure.
Les investissements lourds, à savoir le pilotage et la gestion, sont évalués à 30, 81% des Ae, mais ils représentent seulement 10, 72% des Cp. Bien qu’il soit le 2ème en Ae, il chute au 3ème rang en Cp. Cela confirme qu’il est le moteur des engagements futurs et des acquisitions stratégiques pluriannuelles (travaux d’achèvement de la polyclinique, usine d’assemblage, logements militaires mentionnés par le ministre).

L’analyse de la répartition des dépenses permet de comprendre la nature des efforts budgétaires : les dépenses de personnel représentent 239, 47 milliards de F Cfa, soit 70, 77% du total des crédits de paiement. C’est l’’effort majeur, réparti essentiellement entre la Défense du territoire (60%) et la Sûreté publique (39, 84%), soulignant que l’Armée et la Gendarmerie (principaux acteurs de ces programmes) sont les plus gros consommateurs de crédits de personnel.
Le programme 1002 concentre 80, 89% des Ae d’investissement, mais seulement 45, 34% des Cp d’investissement. Cela confirme que la grande majorité des nouveaux projets d’infrastructures et d’équipements stratégiques (usine d’assemblage, polyclinique, etc.) sont portés par ce programme et impliquent un décaissement majeur dans les années suivantes.

Par ailleurs, certains programmes affichent des ratios Cp/Ae élevés (proches de 100%), indiquant que leurs investissements (souvent en équipement ou maintenance immédiate) seront réalisés et payés en quasi-totalité en 2026.
L’analyse démontre un budget qui, tout en assurant une masse salariale significative pour ses effectifs (70, 77% des Cp), oriente la majorité des nouveaux engagements stratégiques vers le programme de pilotage pour moderniser ses capacités.
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