Face aux députés, le chef du gouvernement est revenu sur les questions urgentes de l’heure comme la gestion du maintien de l’ordre, le processus électoral, la situation à Ngor… Amadou Ba estime que tout se passe normalement. Par Dieynaba KANE –

Lors du face-à-face entre le gouvernement et les députés sur des questions d’actualité hier, le Premier ministre a été interpellé sur la situation à Ngor dont les manifestations ont causé la mort d’une jeune fille de 15 ans. Selon Amadou Ba, après les discussions avec les parties prenantes, ils se sont entendus «sur une bonne partie des points». Et de préciser : «Nous, ce que nous voulions, ce n’est pas une occupation à des fins privatives pour donner ça à tel ou tel. C’était pour des infrastructures de sécurité. Les populations ont dit qu’elles avaient besoin de sécurité et également de lycée et d’autres infrastructures. Et depuis cette date, nous travaillons sur la zone, inchallah, avant vendredi, le ministre de l’Education nationale va recevoir le maire pour parler du projet du lycée. Tout ce qu’on y fait, c’est pour l’intérêt des populations», a-t-il assuré.

S’agissant de la question sur la Fonction publique locale, le Pm révèle que «sur la hausse des salaires, la balle est dans le camp des maires». Dans la foulée, M. Ba informe que le gouvernement «a demandé un audit de qui est dans la Fonc­tion publique, et les gouverneurs sont en train de faire le travail».

Amadou Ba assure que tout va se passer normalement
«L’Etat est organisé et chacun exécute la mission qui lui est confiée sans problème. Le processus électoral est confié au ministère de l’Intérieur qui s’occupe d’une partie, l’autre partie est gérée par la Justice. Au-delà de la personne, le Sénégal est un pays organisé avec une Administration organisée et impersonnelle, il y a des règles que nous devons tous respecter. Quelle que soit la personne qui est au pouvoir, ce sont ces règles qu’elle va respecter. On organise des élections et à chaque fois, le lendemain, les gens vont tranquillement travailler, la preuve, les dernières échéances en 2022 avec la configuration de l’Assemblée nationale. Il faut que vous soyez rassurés, le processus électoral a démarré et tout va se passer normalement, quelle que soit la personnalité qui sera au ministère de l’Intérieur, à la Primature ou ailleurs.»
Par ailleurs, la situation était tendue entre certains députés de l’opposition et le ministre de l’Intérieur hier, lors du passage du gouvernement à l’Assem­blée nationale. Interpellé sur la répression lors des manifestations, le Premier ministre et le ministre de l’Intérieur ont rejeté les accusations et déploré par la même occasion, les appels à la violence et la haine (voir Page 5). Et les échanges étaient houleux hier entre Guy Marius Sagna et le ministre de l’Intérieur à l’Assemblée nationale. Le député a interpellé Antoine Diome sur les bavures policières et les répressions violentes lors des manifestations. Le ministre, qui n’a pas apprécié le ton employé par M. Sagna dans son interpellation, soutient que ce dernier a fait «des affirmations gratuites, des critiques et des insultes». D’après Antoine Diome, «le maintien de l’ordre, c’est pour encadrer des gens qui veulent exprimer leurs opinions sans qu’il n’y ait de blessés, mais on constate qu’il y a un appel à la haine». Tout comme le ministre de l’Intérieur, Amadou Ba a félicité les Forces de défense et de sécurité pour leur professionnalisme. «Si elles n’avaient pas de professionnalisme, de sang-froid, on aurait vu pire, comme cela se passe dans d’autres pays. Maintenant nous sommes un pays de Droit, organisé, avec des institutions, des responsabilités à assumer et une Justice», a-t-il fait valoir.
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