Assemblée – L’opposition ayant opté pour le boycott : Le Pm tire sur des ombres

L’opposition parlementaire a été l’absente la plus présente lors de la séance questions-réponses portant sur l’actualité à laquelle le Pm s’est livré face aux députés. Ousmane Sonko en a profité pour lancer des piques à la minorité parlementaire.Par Amadou MBODJI –
A chaque fois que l’occasion se présente, le Pm ne la rate pas. Même l’absence de celle-ci, comme c’était le cas hier lors de la séance de questions-réponses portant sur l’actualité, est une occasion de se défouler.
Agacé peut-être par leur absence alors qu’il souhaitait les avoir en face, Ousmane Sonko n’a pas été tendre avec la minorité parlementaire, incarnée essentiellement par les membres de l’Alliance pour la République (Apr), locomotive du Groupe parlementaire Takku Wallu Senegaal. «L’opposition s’est éclipsée pour laisser place à des jeunes qu’elle instrumentalise pour proférer des insultes, porter atteinte à l’honneur et à la dignité des citoyens. Nous ne laisserons plus passer ces dérives», a-t-il martelé.
Les députés de l’opposition dont Thierno Alassane Sall, un non-inscrit, ont été les absents les plus présents lors de l’exercice auquel s’est livré le chef du gouvernement.
Ce dernier est accusé par TAS d’allumer des contrefeux en refusant d’aborder les véritables questions.
D’ailleurs, le président de la République des valeurs accepte l’invite faite par le Pm pour débattre avec lui des contrats gaziers. Pour cela, le parlementaire demande à la presse de l’organiser.
Dans sa démarche appelant à un large consensus en vue de développer le pays, Sonko a invité toutes les Forces vives, en excluant tout de même l’opposition. Une opposition avec laquelle le Pm Ousmane Sonko n’a pas du tout d’atomes crochus.
Une démarche incohérente qui prouve que le Pm et son opposition ne se kiffent pas alors que la logique voudrait qu’ils soient des adversaires politiques, non des ennemis.
Le ton est d’ailleurs monté entre le député Papa Djibril Fall et Ousmane Sonko. Tout est parti d’une question sur la fin de contrat de 312 policiers que PDF a dénoncée, estimant que c’est une atteinte à la sécurité publique, et la garde à vue du journaliste Simon Faye du groupe de presse DMédia.
Irrité par cette interpellation, Ousmane Sonko a réaffirmé qu’il n’intervient jamais dans les affaires judiciaires : «Je n’ai jamais fait arrêter quelqu’un.
Le ministre de la Justice peut en témoigner. La Justice continuera de faire son travail pour réguler l’ordre public.»
Il a toutefois tenu à rappeler que la liberté d’expression, bien que garantie par l’article 10 de la Constitution, «connaît aussi ses limites. Elle est encadrée par la loi».
Et c’est avec des menaces à peine voilées qu’il dit que la fin de la récréation est sifflée : «c’est tolérance zéro» p ceux qui diffusent des fausses informations sur le régime. Il faudra que le chef du gouvernement fasse preuve de flexibilité en acceptant de se mettre autour d’une table avec l’opposition pour dépasser cette tension politique.
ambodji@lequotidien.sn