Abdou Aziz Kébé garde la confiance de l’Etat, d’après le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur. Amadou Ba a défendu hier le délégué général au Pèlerinage à la Mecque très critiqué par des députés après les couacs notés dans l’organisation du voyage aux Lieux saints de l’islam.

De son siège juste derrière le ministre des Affaires étrangères, le délégué général s’est efforcé de rester zen face aux critiques des députés à l’Assemblée nationale. Lors du vote du budget du ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, la plupart des parlementaires ont tiré à boulets rouges sur Abdou Aziz Kébé. Ce dernier a été critiqué à cause des conditions d’organisation du pèlerinage à la Mecque. D’abord, il a été reproché à Abdou Aziz Kébé d’avoir proféré des paroles jugées «irrespectueuses» à l’endroit des voyagistes privés dont fait partie la députée Yaye Mane Albis, 8ème vice-présidente à l’As­semblée nationale. «Com­ment un haut fonctionnaire peut se permettre d’être si irrespectueux à l’endroit d’un député, représentant le Peuple ?», s’est indignée Mame Diarra Fam. Pour Moussa Sané, député Apr de Grand Yoff, le Hajj connaît de sérieux problèmes. «Il faut des assises du pèlerinage. On doit remédier à ce problème de façon définitive», dit-il. Awa Niang, elle, préconise une privatisation aux Lieux saints de l’islam. «On doit aller vers la privatisation et le délégué va superviser les privés. Beaucoup de sociétés nationales ont été privatisées et on voit des résultats. On doit aider les privés parce que ce sont des Sénégalais», prône la députée apériste de Pikine. A l’opposé, Aymérou Gningue et Abdou Mbow ont rappelé les «compétences» du délégué général pour le défendre.
En tout état de cause, Seydou Diouf appelle les parties au dialogue afin que les Sénégalais puissent accomplir leurs obligations religieuses dans les meilleures conditions. Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur a déploré les difficultés rencontrées par certains voyagistes privés, mais demande aux députés d’éviter de personnaliser le débat. «C’est un malentendu qui s’est installé et qu’on est en train de régler. La délégation agit au nom de l’Etat du Sénégal. On ne doit pas cibler le délégué. C’est une équipe», a exposé le ministre qui dit avoir reçu tous les acteurs. Avant de défendre Abdou Aziz Kébé : «Il faut dire de l’aller au retour, il n’y a pas eu de problème. Le délégué a toute la confiance de l’Etat. Il appartient à l’Etat de mettre en place des structures et de nommer des hommes.» Sur la privatisation de l’organisation du pèlerinage, Amadou Ba a indiqué que l’Etat «va se désengager progressivement». D’après lui, l’Etat se bat pour qu’Air Sénégal gagne le marché du transport du pèlerinage. De plus, il a précisé que le Sénégal est dans une perspective de réduire le coût du pèlerinage, «trop cher», selon des députés.
Sur le quota, le patron de la diplomatie explique que l’Arabie Saoudite a apporté de nouvelles modifications aux conditions du pèlerinage Selon M. Ba, ce pays exige un agrément Iata aux voyagistes pour l’accès à la plateforme électronique en vue de l’obtention de visas des pèlerins. Il a précisé que la politique de délivrance de visas relève de la souveraineté exclusive d’un Etat. Néanmoins, rassure le ministre, des dérogations peuvent être demandées compte tenu des relations entre les pays par voie diplomatique. Ainsi, informe-t-il, «des démarches pour solliciter une augmentation de quotas de pèlerins sont aussi en cours avec les autorités saoudiennes».