Le retour du poste de Premier ministre doit entraîner, au regard du député du groupe parlementaire Liberté, démocratie et changement, Mamadou Lamine Diallo, une modification du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Ce qui l’a poussé hier à considérer que le document remis aux représentants du Peuple lors de l’ouverture de la 14ème Législature, n’était pas le bon. Ne partageant pas son avis, le président de la Commission des finances, Seydou Diouf, estime que cette question doit être traitée au niveau du Bureau du Parlement dont M. Diallo est membre.Par Mamadou T. DIATTA –

L’absence de modification du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, suite au retour du poste de Premier ministre, ne laisse pas sans réaction Mamadou Lamine Diallo. Tenant compte du retour du poste de Premier ministre, ce membre du groupe parlementaire Liberté, démocratie et changement a jugé bon, hier lors du démarrage du «marathon budgétaire» ou vote des projets des différentes institutions de la République et de tous les départements ministériels, de monter au créneau pour soulever les problèmes que pose le Règlement intérieur du Parlement remis aux députés lors du démarrage officiel de la 14e Législature. Le président du mouvement Tekki et allié du Président Abdoulaye Wade, au sein de la grande Coalition Wallu, en est convaincu au point qu’il ne s’est pas empêché de l’évoquer. Ce député dira ainsi devant ses collègues à l’Hémicycle : «Le Règlement intérieur, loi organique distribuée aux députés lors de l’installation de la 14e Législature, n’a pas pris en compte en totalité la loi organique modifiant et complétant la loi organique n°2002-20 du 15 mai 2002, modifiée portant Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, votée le  vendredi 11 octobre 2019.» Une date depuis laquelle, fait savoir le parlementaire, «l’Assemblée nationale n’a pas procédé à la modification de son Règlement intérieur».

«Ce règlement, dans ses articles 97, 98 et 99, pose problème car il a supprimé tous les articles concernant le Premier ministre. Donc, au nom de quoi on va voter le budget de la Primature ? Un des piliers de notre République est le respect de la loi. On ne peut pas s’amuser avec le Règlement de l’Assemblée nationale», argumente Mamadou Lamine Diallo. Des arguments qui vont faire mouche chez ses collègues de l’opposition. Puisque ces derniers vont se relayer au Perchoir pour un seul but : exiger le blocage des travaux au sein de l’Hémicycle jusqu’à ce que leur soit proposé «un bon Règlement intérieur».
Seydou Diouf recadre son collègue de l’opposition
Mais, les points et arguments brandis par Diallo-Tekki sont loin d’être partagés par son collègue de la Coalition Benno bokk yaakaar (Bby), Seydou Diouf. Président de la Commission des finances de l’Assemblée nationale, ce dernier de dire à l’attention du président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop : «C’est une question qui devra être traitée au sein du Bureau de l’Assemblée nationale et il en fait partie. Mieux, il est venu en Commission et il a pris la parole sur la base de ce règlement. Il siège au Bureau, donc il doit exposer sa préoccupation là-bas. Aujourd’hui, nous avons commencé l’examen du projet de loi de Finances 2023. Chacun a fait des sacrifices pour en arriver là. Ce, pour dire que le problème relatif au Premier ministre ne doit pas être évoqué ici.»
Depuis hier et ce durant plusieurs semaines, les membres du gouvernement vont venir devant la Représentation nationale défendre le projet de budget 2023 de leur département ministériel pour le compte du projet de loi de Finances 2023 qui, à l’issue de son vote par les députés, doit porter le budget du pays à 6400 milliards pour l’exercice de l’année prochaine.
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