Assemblée – Réduction du nombre de députés sur la liste nationale : Le Pds dénonce une «rupture de consensus»

Diminution du nombre de députés sur la liste nationale lors des prochaines Législatives, «anomalies» du fichier électoral, système de parrainage. Ce sont là les griefs du Pds, qui compte organiser une marche de protestation contre le régime de Macky Sall.Par Aliou DIALLO
– Diminuer le nombre de députés sur la liste nationale n’est rien d’autre qu’un choix clair de «rupture de consensus» de plus à travers l’Assemblée nationale, analyse le Parti démocratique sénégalais (Pds). Ce mouvement politique pense que «le Président Macky Sall et son camp ont encore utilisé leur majorité mécanique pour poser, à l’Assemblée nationale, un acte purement politicien en direction des élections législatives». Le parti du Président Abdoulaye Wade estime que c’est une décision «unilatérale qui foule au pied le Protocole additionnel de la Cedeao (Ndlr Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest)».
Ledit protocole interdit toute modification législative dans le processus électoral à six mois des élections sans un consensus acté par les parties prenantes.
«Malheureusement, le régime de Macky Sall, toujours égal à lui-même, est resté maître des fourberies et combines, dont le seul but reste une tentative indigne de rester au pouvoir en dehors de la volonté du Peuple, après s’être assuré une majorité à l’Assemblée nationale», s’indigne le Pds dans un communiqué publié hier. Il appelle d’ailleurs à une grande manifestation nationale afin de dénoncer et stopper «les dérives diaboliques du régime en place». La date de cette manifestation sera fixée après consultation de ses alliés et des partis de l’opposition, précisent Me Wade et ses partisans.
Il faudrait souligner que le réajustement de la répartition des députés qui est intervenu, était destiné à attribuer au département de Keur Massar, créé dernièrement, un certain nombre de députés, sans avoir pour autant à augmenter le nombre de députés, puisque ce point n’avait pu trouver d’accord entre tous les partis politiques.
Au-delà de la question liée à la diminution du nombre de députés sur la liste nationale, le Pds accuse le régime en place de vouloir empêcher près d’un million de jeunes de s’inscrire sur les listes électorales. En quoi faisant ? «Par l’utilisation de plusieurs filtres dont notamment l’obtention préalable de la carte nationale d’identité et la courte période réservée aux inscriptions sur les listes», explique la formation de Me Abdoulaye Wade. Et d’ajouter : «Le Pds dénonce cette méthode anti-démocratique, rétrograde et malsaine savamment arrangée pour écarter systématiquement des listes électorales la jeunesse. Cette jeunesse qui devrait avoir la possibilité de choisir librement et démocratiquement les dirigeants qui vont changer l’avenir sombre que lui réserve le régime en place.»
Dans le même sillage, le Pds attaque le gouvernement qui entretiendrait le mystère autour du fichier électoral actuel. «Jusque-là, son contenu demeure opaque et son accès toujours refusé aux partis de l’opposition», ajoute-t-il. Ainsi, le Pds exige «immédiatement» un véritable audit contradictoire du fichier électoral par l’ensemble des partis politiques. Il dénonce également la dernière revue sommaire qui, à ses yeux, n’a été «qu’une manœuvre de plus pour maintenir un fichier vicié et taillé sur mesure pour permettre au pouvoir en place de gagner les élections».
Après le fichier électoral, le Pds appelle tous les acteurs politiques à l’union pour rejeter «énergiquement» le système de parrainage. Il juge ce système «anti-démocratique imposé par le pouvoir en place, en violation de la décision de la Cour de justice de la Cedeao». Compte tenu de tous ces griefs, le Pds conclut que les conditions pour des élections législatives, ouvertes libres et transparentes, au mois de juillet, ne sont pas réunies.