Le show ne constitue pas actuellement l’attraction dans le jeu politique. Le fait marquant, qui caractérise le landerneau politique, reste en effet l’équilibre de la terreur verbale qui s’est installé entre les responsables de l’Apr et leur camarade «dissidente», Mimi Touré. Les oppositions entre les deux camps traitent de la restitution par Mimi Touré, de son mandat de députée à Benno, mais aussi du troisième mandat prêté au Président Macky Sall, et de son nouveau projet d’amnistie. Les prochaines semaines pourraient être riches en rebondissements dans ce combat qui n’a pas encore dévoilé tous ses aspects.Par Mamadou T. DIATTA – 

Un combat entre apéristes et… apériste ! Les passes d’armes verbales qui opposent les responsables de l’Apr, qui se vêtissent du manteau de Benno bokk yaakaar (Bby), et l’une des leurs, Aminata Mimi Touré, qui est en passe de quitter les rangs, édifient sur au moins une réalité : l’équilibre de la terreur a fini d’installer ses quartiers entre les deux camps. Cette situation prend les allures d’un feuilleton. Chacun joue à se faire peur. Chacun travaille à semer la «terreur verbale» chez le vis-à-vis. Jusqu’ici, rien d’anormal en politique. Et les observateurs avertis du landerneau politique sont loin d’être surpris par le film qui est en train d’être déroulé. Les protagonistes ne se font pas de cadeaux. Les propos sonnent fort et convoquent de grandes notions liées aux principes, à l’éthique et à tout ce qu’il y a de vertueux, se rapportant aux mœurs politiques.
Les communiqués de presse ne cessent de pleuvoir, démontrant toujours qu’il subsiste une guerre des mots, qui ont fini d’étaler les maux qui gangrènent chaque partie à la castagne. Chaque sortie du camp d’en face est méticuleusement observée, décortiquée, disséquée pour se voir opposer, en fin de compte, la répartie qui sied. La première sortie de Mimi, après la «trahison» du 12 septembre, n’a pas manqué d’être accueillie par une pluie de vives réactions chez les apéristes. Tout comme le courrier qu’elle au prédident de l’Assembé nationale pour se désaffilier du groupe parlementaire Bby. Il en est de même pour les déclarations du président de ce groupe, Oumar Youm, le wee-end dernier dans une radio de la place, ont poussé les partisans de Mimi à pondre un communiqué pour rappeler au maire Benno de Thiadiaye, la posture qui devrait être, normalement, à leurs yeux, la sienne en ces temps intenses de pré-campagne électorale pour la Présidentielle 2024.
Du côté de la majorité, on a beaucoup insisté sur l’éthique, en demandant à l’ex-Pm, Mimi Touré, de rendre le mandat. Mais aussi en menaçant de l’exclure du groupe Benno si elle pose des actes de dissidence. On n’a pas manqué du côté du pouvoir, non plus, de la casser en convoquant, la plupart du temps, son intérêt nourri pour les stations seniors au niveau de l’Etat. Tout en lui rappelant qu’elle n’est pas une héroïne politique, pas une championne politique du parti au pouvoir. Donc, un zéro en politique.
La réplique du côté de la «future» dissidente de Bby vise à être à la hauteur des attaques subies. Le troisième mandat ou la troisième candidature du Président Macky Sall est toujours remis sur la table, rabâché à longueur d’ondes, de lignes et de colonnes. Mais aussi le niet opposé au projet d’amnistie dont pourraient bénéficier Karim Wade et Khalifa Sall.
Au moment où les acteurs de ce jeu politique qui rythme l’été et l’hivernage finissants, sont en mode joutes oratoires, le temps de l’action se fait désirer. Et l’on est à se demander toujours qui sera le premier à passer à l’action pour faire tomber l’autre. Dans les états-majors des deux camps, ce ne sont pas les idées devant permettre de mettre en place une stratégie bien huilée contre l’adversaire qui manquent.
Les prochaines semaines risquent d’être intéressantes puisqu’elles pourraient être riches en rebondissements. Y’aura-t-il des agressions physiques ou verbales ? Le temps fera bien son œuvre. A coup sûr, le marathon budgétaire à l’Hémicycle, qui commence à pointer son nez, sera un fort moment d’empoignades entre la majorité présidentielle et celle à qui elle réclame «son» mandat parlementaire.
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