Désormais, la profession de sage-femme est régie par une loi. Les députés ont voté à l’unanimité, hier, le projet de loi n° 43/2016, relatif à l’exercice de la profession de sage-fem­me au Sénégal et portant création de l’Ordre des sages-femmes et des maïeuticiens.

L’Etat met de l’ordre chez les sages-femmes. L’Assemblée nationale, bien que remplie au tiers hier, a voté la loi n° 43/2016, relative à l’exercice de la profession de sage-femme au Sénégal et portant création de l’Ordre des sages-femmes et des maïeuticiens. Depuis 1960, aucun texte législatif ou réglementaire spécifique n’a été élaboré pour régir la profession de sage-femme, malgré les quelques décrets portant statut particulier du cadre des fonctionnaires de la santé publique et de l’action sociale. Ladite loi va encadrer l’exercice de la profession de sages-femmes en créant un Ordre qui régit cette corporation. L’objectif est de séparer les usurpateurs des sages-femmes en mettant sur pied un Code de déontologie. Lors de cette session plénière, les députés en ont profité pour fustiger l’accueil dans les centres de santé et ont demandé une solution. «Tout n’est pas parfait», reconnaît Mme Seck. Cependant, elle  précise : «C’est un peu comme une machine. Nous recevons beaucoup d’encouragements pour dire que telle structure a commencé à faire des efforts. C’est l’objectif de l’Ordre des sages-femmes qui va mettre de l’ordre dans cette profession.»
Interpellée sur le statut des matrones, Mme Seck reconnaît l’utilité de ces dernières, mais explique qu’elles ne sont pas assez outillées et par conséquent elles sont limitées dans l’exercice de la fonction de sage-femme. «Les normes standards de l’Oms voudraient une sage-femme pour 300 femmes en âge de procréer. Ce qui n’est pas le cas avec notre pays qui est à une sage-femme pour 2 684 femmes. Certes on a besoin des matrones, mais en cas d’accouchement compliqué, elles ne pourront pas faire beaucoup de chose. C’est pourquoi on a lancé l’initiative la sage-femme itinérante», explique Mme Seck.
Awa Marie Coll croule sous le poids des hommages des députés. «Nous ne sommes pas nihilistes au point de ne pas reconnaître votre travail», a soutenu Aïda Mbodj pour apprécier l’œuvre de Awa Marie Coll Seck. Elle n’était pas le seul député à lui tresser des lauriers.
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