La Gauche plurielle a tenu, ce week-end, ses assises. Au menu de cette rencontre, qui a réuni 36 organisations et partis de Gauche, les débats ont porté sur l’orientation, le programme, l’organisation et la recherche de solutions politiques. Ces concertations visent à unifier toutes les forces de Gauche pour pouvoir jouer un rôle déterminant dans le devenir du pays. «L’unité de la Gauche a toujours été une préoccupation permanente de nos différentes organisations. Elle est devenue, aujourd’hui, une urgence, un impératif catégorique. Le contexte international et africain actuel, les récents développements de notre situation nationale constituent un motif supplémentaire et suffisant pour les forces de Gauche de se retrouver. La Gauche est con­damnée à réaliser son unité, afin d’être en mesure de jouer pleinement son rôle au sein du Peuple, des travailleurs et de leurs organisations syndicales en particulier», a déclaré Pr Pape Demba Sy, Secré­taire général de l’Udf/Mboloo mi.

D’après lui, c’est depuis près d’un an qu’ils ont enclenché ce processus de recherche de l’unité de la Gauche plurielle qui a conduit à ces assises. «Le processus a démarré sur initiative de la Cds. Il est caractérisé par une série de rencontres et de contacts entre septembre 2022 jusqu’en février 2023», a-t-il informé.

Ceci, dans le but de lutter contre l’éparpillement des forces de Gauche. «Celles-ci ont uni leurs efforts dans les différentes dynamiques pour la tenue des Assises nationales, la mise en place du M23 comme des coalitions pour l’avènement de la première et de la deuxième alternance. En effet, la Gauche a toujours joué un rôle important dans les changements intervenus dans notre pays (alternance en 2000, tenue des Assises nationales, Bss, 23 juin, M23, deuxième alternance, etc.). Mais éclatée en plusieurs courants, individualités, partis ou au sein de la Société civile, elle peine souvent à peser sur le rapport de forces. Les raisons essentielles sont d’une part, qu’elle n’a jusqu’à présent pas su renforcer et/ou élargir au niveau requis les initiatives unitaires engagées, et de l’autre, qu’elle n’est pas parvenue, malgré tous les efforts consentis auprès des masses, à mobiliser adéquatement le Peuple pour faire aboutir positivement les changements», a souligné le leader de l’Udf/Mboloo mi, tout en reconnaissant que l’histoire de la Gauche «a toujours été une histoire de division et de dispersion, même si cela n’a jamais obéré la détermination de ses composantes et leur engagement dans le combat pour l’indépendance, la démocratie et la justice sociale dans notre pays, depuis la période coloniale jusqu’à nos jours».
Cependant, cette situation n’est pas sans conséquence. «L’état des forces de Gauche au Sénégal est ainsi caractérisé par une faible capacité à peser  sur le cours politique, à constituer une force de pression décisive sur les régimes en place, à constituer un rempart efficace pour les couches populaires qui, naturellement, cherchent des alliés politiques dans leurs batailles quotidiennes», fait remarquer le Pr Sy.

Et c’est à cause de cette division que «ces organisations, qui se réclament de la Gauche (communistes, socialistes, socio-démocrates, nationalistes, écologistes ou panafricaniste), se sont retrouvées trop faibles pour pouvoir peser sur le cours politique actuel, aussi bien dans la coalition au pouvoir que dans la situation nationale», s’est désolé Pape Demba Sy.

L’idée aujourd’hui, c’est de réaliser l’unité des forces de la Gauche plurielle à travers la création d’une vaste organisation de partis et mouvements capable de constituer une grande force politique en vue de conquérir démocratiquement le pouvoir au Sénégal , a annoncé Pape Demba  Sy. A l’en croire, «cette unité repose sur les idéaux, valeurs et principes de Gauche partagés comme la générosité, l’humanisme, la solidarité, la justice sociale, l’égalité, le refus de l’oppression et de l’exploitation, l’éthique, la responsabilité, le respect dû au citoyen et la primauté absolue de l’intérêt du Peuple et aussi la défense des masses travailleuses des villes, des campagnes et des couches défavorisées. D’autre part construire une nouvelle Gauche démocratique, laïque et panafricaniste, ouverte et inclusive, autour des conclusions des Assises nationales, avec un discours nouveau et des méthodes nouvelles, afin de la rapprocher davantage des populations».
Par Justin GOMIS – justin@lequotidien.sn