Les artistes chanteurs et musiciens sénégalais vont-ils voir leurs conditions de vie et de travail bientôt s’améliorer ? Tout porte à le croire, avec les propos tenus par le président de l’Association des métiers de la musique du Sénégal (Ams) et le Secrétaire général du ministère de la Culture, à l’ouverture de l’atelier de formation sur les techniques de négociation collective dans les métiers de la musique.
L’Association des métiers de la musique du Sénégal (Ams) a ouvert ce mardi un atelier de formation des formateurs en techniques de négociation collective dans les métiers de la musique. Cet atelier de 3 jours regroupe une trentaine de participants dont les dirigeants de l’Ams, le ministère de la Culture, l’Unesco, le Bureau international du travail (Bit), la Société de gestion des droits d’auteur et droit voisin (Sodav) et des employeurs du secteur de la musique. Pour ces professionnels, il s’agissait d’aborder des sujets brûlants notamment la question de l’organisation syndicale, l’égalité artistes femmes, artistes hommes mais surtout, la négociation devant conduire à une convention collective employeurs, employés du secteur de la musique. «Les précédents ateliers étaient des ateliers de formation pour voir comment arriver à mettre en place tout ce système de négociation et de renforcement. Le second, c’était pour se forger sur la technique de négociation collective et d’arriver à impliquer tout ce beau monde. Et cette fois ci, c’est un atelier de travail. Il se prolongera jusqu’à l’année prochaine et nous amènera sur un travail un peu plus technique sur le terrain», a déclaré M. Daniel Gomes, le président de l’Ams. Mieux, il s’agira surtout de parler employeur-employé, de voir comment mieux percevoir la négociation collective avec l’accompagnement du ministère de tutelle et le ministère du Travail. Et sur ce, malgré les quelques difficultés notées au début, M. Gomes se félicite de savoir que tout le monde est partant pour être dans le processus de négociation. «Comme on a travaillé sur la technique, on se rend compte que sur le papier c’est différent dans la mise en œuvre sur le terrain. Mais ce qui est très intéressant, c’est de savoir que les gens sont positifs et partants», a-t-il confié.
Et dans cette négociation, le développement de la dimension genre dans les métiers de la musique ne sera pas aussi laissé en rade, selon le président de l’Ams, qui souligne qu’aujourd’hui beaucoup de jeunes filles et de femmes sont dans les métiers et qu’on ne doit plus seulement mettre dans la chaîne des danseuses, des chanteuses ou des choristes. Mais carrément une chaîne de production et de développement de l’industrie musicale.
Reconnaissance de l’artiste
Et dans un contexte où l’artiste vit le plus souvent des situations «difficiles» voire «calamiteuses», ce processus de négociation est aux yeux de Birane Niang, le Secrétaire général du ministère de la Culture, d’autant plus important qu’il devrait à terme aboutir sur une convention collective, autrement dit un accord entre des employeurs évoluant dans le secteur et les travailleurs du secteur de la musique. «Nos artistes de quelque bord qu’ils soient, ont, à chaque fois qu’ils sont en fin de carrière, du mal à trouver des moyens de se soigner, à accéder à une pension de retraite. Ce qui rend ce processus de négociation extrêmement important», a-t-il relevé annonçant par ailleurs qu’au sein du ministère de la Culture, une réflexion similaire est plus ou moins en train d’être menée. «L’Ams est dans le comité restreint qui a été mise en place il y a 2 ans à peu près pour l’élaboration d’un projet de loi sur le statut de l’artiste. Il est heureux de constater que ce travail a été mené à terme. Et dans quelques semaines, le ministère demandera à l’ensemble de ses partenaires, les autres ministères impliqués notamment les ministères des Finances, du Travail, de la Fonction publique et toutes les associations faitières à venir partager ce document appelé draft zéro. Et une fois validé, il devrait aboutir sur la table du gouvernement», a renseigné M. Niang.
Cette loi une fois votée, devrait permettre aux artistes sénégalais de pouvoir comme tous les artistes du monde et plus particulièrement, comme tous les travailleurs du Sénégal, se retrouver avec ces outils minimaux que sont l’accès à une pension de retraite, à une assurance de quelque nature que cela soit, pouvoir se soigner.
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