Environ 20 mille producteurs sont assurés au Sénégal depuis 2013. En 2016, moins de 800 producteurs seulement, ont été assurés, selon la Compagnie nationale d’assurance agricole du Sénégal (Cnaas). Pour corriger cette insuffisance, l’Etat prévoit une généralisation de l’assurance indicielle agricole à partir de 2018.

Les assureurs évoluant dans le domaine agricole ont un énorme défi à relever. Avec une population majoritairement agricole, seuls 7 563 producteurs se sont assurés dans les régions de Kolda, Tambacounda et Kaffrine à travers une assurance travail en 2016. C’est ce que révèle l’étude menée par la Compagnie nationale d’assurance agricole du Sénégal (Cnaas). Ladite étude, qui fait l’état des lieux de l’assurance agricole au Sénégal, relève qu’au total près de 20 mille producteurs ont été assurés de 2013 à 2017 et 5 352 producteurs indemnisés sur la même période. Et pour permettre à l’ensemble des producteurs de se sécuriser, le gouvernement compte généraliser l’assurance agricole. «Nous comptons faire un passage à l’échelle. Au­jourd’hui, nous sommes à un chiffre d’affaires qui tourne autour d’un million depuis 2017 et le gouvernement compte passer à l’échelle et généraliser l’assurance agricole qui va toucher l’ensemble des agriculteurs, des filières stratégiques pour permettre aux producteurs de sécuriser leurs revenus», a confié le Directeur général de la Cnaas hier à l’occasion d’un atelier sur l’assurance indicielle au Sénégal. «Les résultats de cet atelier serviront à l’Etat du Sénégal qui vient d’affirmer, par le biais du ministère en charge de l’agriculture, la décision du chef de l’Etat de passer à la généralisation de l’assurance agricole à partir de 2018», a indiqué Mamadou Moustapha Fall.

20 mille agriculteurs assurés depuis 2013
L’Etat apporte, à travers la Direction de l’assurance logée au ministère de l’Economie, des finances et du plan, une subvention aux agriculteurs de 50% de la prime.
«C’est un effort financier extrêmement important. Il est évident qu’à un moment donné, quand nous irons à l’échelle, il y aura des arbitrages à faire sur les bénéficiaires», a dit Momat Ndaw, le représentant de la Direction de l’assurance.
«Avec l’assurance agricole indicielle, même s’il y a une épidémie, un choc, il y a une possibilité d’indemniser les agriculteurs de façon à ce qu’ils puissent reconstituer leur choc», a expliqué Guy Adoua, le représentant-résident du Programme alimentaire mondial (Pam) au Sénégal. Avec l’assurance indicielle agricole, encore appelée assurance paramétrique, les indemnisations sont basées sur des indices de référence. «Pour une assurance de déficit pluviométrique, on dira que c’est la pluviométrie qui est l’indice, le déficit de la pluie. Ainsi on met en place un matériel pour mesurer ce déficit», explique-t-on.
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