L’étude sur l’assurance indicielle liée au crédit agricole a révélé hier que la souscription moyenne par les demandeurs de crédit tourne autour de 70%. Ainsi, que la proposition soit obligatoire ou volontaire le taux de souscription est toujours élevé.

La première phase de l’étude sur l’assurance indicielle liée au crédit agricole au Sénégal, a révélé hier que la souscription moyenne de l’assurance par les demandeurs de crédit tourne autour de 70 %. Un taux, qui a surpris beaucoup d’acteurs hier, lors de l’atelier de restitution des résultats de l’étude sur l’assurance indicielle liée au crédit agricole, organisé par Initiative perspective agricole et rural (Ipar). Selon le présentateur du document Mame Mor Anta Syll, doctorant et assistant du laboratoire de recherche en économie à l’Ugb, ce taux s’explique par le fait qu’il y a eu un travail de sensibilisation des producteurs sur les produits d’assurance. «Ce qui fait que les producteurs ont confiance en l’institution de crédit et tout crédit qu’elle leur amène, ils ont confiance en ce produit. Donc, c’est cette confiance-là et ce travail de sensibilisation derrière qui a fait que déjà, avant le départ, on savait que le taux de souscription serait élevé.»
L’étude portait plus sur quel serait l’effet d’une proposition obligatoire comparée à une proposition volontaire sur ce taux de souscription. Ce qui fait dire à M.Syll que «nous avons vu que ce soit obligé ou volontaire, le taux de souscription était toujours élevé. Donc, l’effet du taux de souscription n’était pas très intéressant. Ce qui veut dire que dans un contexte de forte liquidité où les producteurs n’ont pas accès au crédit, que l’assurance soit obligée ou pas ils sont prêts à la prendre». Toutefois, ajoute le non moins doctorant à l’université d’Orléans en France, «on ne regarde pas seulement le taux élevé, mais ceux qui sont prêts à laisser tomber l’assurance. Et quand on a regardé pour le groupe obligatoire, ce sont des gens qui avaient demandé du crédit mais qui sont prêts à le laisser juste pour ne pas avoir l’assurance. Parce qu’on les a obligés à la prendre».
Dans un contexte sénégalais où la pénétration du micro crédit est de 15%, ce qui «est assez faible», beaucoup de producteurs n’ont pas accès au crédit, d’après lui. «Est-ce qu’on pourrait se permettre d’avoir 25% de producteurs qui seraient prêts à laisser le crédit car on leur a proposé l’assurance ? D’où notre recommandation qu’il faudrait peut-être comme les effets sont les mêmes sur le taux, laisser les producteurs le choix.»
Le fait que certains producteurs sont sceptiques se justifie, note-t-on, à cause de la mauvaise publicité autour de l’assurance d’une manière générale. Certains producteurs également ont pensé que là se trouve la station météologique, et là où se trouvent leurs champs, les niveaux de pluviométrie ne sont pas les mêmes. Donc, cela ne les couvre pas. Ce qui fait qu’ils ne sont pas prêts à souscrire. Hormis l’obligation aussi, les résultats ont établi que les hommes seraient plus disposés à souscrire que les femmes, qui sont prêtes à la laisser lorsque l’assurance est obligatoire. Aussi, que les producteurs qui sont au centre de l’information dans la commune, plus actifs, sont plus disposés à s’assurer.
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