Atelier – Rencontre mardi entre les différents acteurs du mouvement : Après les «Navétanes», au tour de la lutte !

Suivant les directives du président de la République, la ministre en charge des Sports a présidé mardi un atelier sur le mouvement «Navétanes», gangréné par des actes de violence. Justement, c’est pour ces mêmes causes que l’Etat a suspendu les combats de lutte au lendemain du choc Ama Baldé-Franc, le 16 février dernier. Des acteurs de l’arène qui doivent aussi faire face aux autorités pour proposer des mesures fortes allant dans le sens d’assainir le «sport de chez nous».Par Hyacinthe DIANDY –
Les «mauvaises langues» sont formelles : les «Navétanes» et la lutte avec frappe sont les principales sources de violence, occasionnant même des pertes en vie humaine. Une situation déplorable que l’Etat entend éradiquer, afin de redonner une belle image de ces disciplines bien de chez nous. Justement en Conseil des ministres du mercredi 29 janvier 2025, les problèmes liés aux «Navétanes» ont été évoqués. «Les compétitions «Navétanes» sont une des sources majeures de troubles à l’ordre public provoquant des incidents violents et tragiques dans plusieurs localités du Sénégal», peut-on lire dans le communiqué du gouvernement. Qui ajoute : «A ce sujet, le chef de l’Etat a demandé à la ministre chargée des Sports d’engager des concertations, avec toutes les parties prenantes, en vue d’une maîtrise du calendrier des compétitions et surtout de procéder à la réforme du mouvement «Navétanes» afin de l’ancrer dans le développement du civisme et la promotion d’une citoyenneté constructive.»
Suivant les directives du président de la République, Mme Khady Diène Gaye a posé le premier acte mardi par la tenue d’un atelier de restitution des travaux sur la réforme du mouvement «Navétanes», en présence des différents acteurs dont le patron de l’Oncav, Amadou Kane. Et cela suite aux différentes réunions préparatoires dont les travaux ont démarré depuis le 20 février.
Le défi du respect du calendrier des activités du mouvement
C’est ainsi qu’une décision forte a été prise par les amateurs du «championnat populaire» qui ont soumis des recommandations (13) que Mme Khady Diène Gaye a validées. Avant d’insister sur le respect du calendrier des activités du mouvement. «A la lecture de ces recommandations, je voudrais, pour ma part, insister fortement sur la prise en compte et la mise en œuvre de deux préoccupations fortes exprimées par les plus hautes autorités et fréquemment relayées par l’opinion publique : la circonscription des compétitions pendant la période des vacances scolaires et la réorientation du mouvement «Navétanes» vers des activités physiques et citoyennes ainsi que des actions de développement socio-économiques». Elle conclut son allocution en assurant que «ce travail, issu des concertations nationales, sera suivi de la mise en place d’un Comité pour la mise en œuvre des recommandations, par une évaluation périodique».
La démarche de l’Etat est donc claire : rien ne devrait plus être comme avant concernant les activités du mouvement «Navétanes».
Mais contexte oblige, au moment où les autorités veulent assainir cette activité bien de chez nous, la lutte a pris aussi sa dose. En effet, suite aux violences suivies d’une perte en vie humaine après le combat Franc-Ama Baldé, du 16 février dernier, le ministère de l’Intérieur a pris une décision radicale, en annonçant l’arrêt immédiat, jusqu’à nouvel ordre, de toute couverture sécuritaire des combats.
Remettre de l’ordre partout, avant la tenue des Joj 2026
Conséquence directe : les lutteurs ont été obligés de ranger leur «Nguimb», avec aussi une pause forcée imposée aux promoteurs. Et comme nous l’écrivions dans une de nos éditions, «le mois de Ramadan devrait porter conseil». Occasion justement pour les acteurs de l’arène de se retrouver pour se dire des vérités.
C’est ainsi qu’après une première rencontre entre Cng et promoteurs, l’équipe de Malick Ngom a échangé avec le ministère des Sports. Avant une rencontre décisive avec le ministre de l’Intérieur qui attend des mesures fortes allant dans le sens d’assainir définitivement le «sport de chez nous».
A un an des Jeux Olympiques de la Jeunesse (Joj) où l’image du Sénégal va tourner en boucle un peu partout dans le monde, l’Etat n’a pas d’autre choix : assainir, encore assainir, et cela passe par l’éradication de toute forme de violence.
hdiandy@lequotidien.sn