Athlétisme – Amadou Dia Bâ sur la qualif’ de Louis François Mendy aux Jo de Paris 2024 : «C’est la onzième performance mondiale de cette année»

Avec un chrono de 13.18 secondes, Louis François Mendy s’est qualifié pour les Mondiaux d’athlétisme de Budapest d’août prochain et les Jeux Olympiques de Paris 2024. Le hurdler sénégalais, dans la même foulée, établit un nouveau record national du 110 m Haies. Le médaillé olympique, Amadou Dia Bâ, savoure !
Par Amadou MBODJI – Louis François Mendy a encore frappé fort aux 110 m Haies. En réalisant un chrono de 13 secondes, 18 centièmes, lors du meeting international de Troyes Aube, en France, samedi, le hurdler sénégalais s’est qualifié pour les Championnats du monde d’athlétisme prévus du 9 au 27 août 2023 à Budapest, en Hongrie, et en même temps il décroche son billet pour les Jeux Olympiques de Paris 2024.
Le World Athletics ayant fixé à 13.27 les minima à réaliser pour les qualifications aux Jeux Olympiques de Paris 2024, l’athlète de 24 ans a donc réussi son pari. Ce chrono de 13.18 lui permet aussi de battre le record national qu’il avait réussi à effacer une première fois, il y a un mois de cela, lors du meeting de Genève, avec un temps de 13.36.
La fin d’une dizaine d’années où l’athlétisme sénégalais profitait d’un Wild Card
Avec cette dernière performance lors du meeting international de Troyes, Louis François Mendy met fin à une tendance durant ces dix dernières années où l’athlétisme sénégalais profitait d’un Wild Card ou invitation pour assurer sa participation aux derniers Jeux Olympiques.
Le médaillé olympique, Amadou Dia Ba, qui y est pour quelque chose dans cette performance, salue l’exploit de son poulain, même s’il ne veut pas tirer la couverture à lui.
«A ce rythme, nous pouvons rêver d’une médaille olympique pour Louis François Mendy», jubile l’ancien spécialiste du 400 m Haies. Qui salue «le mental» de l’athlète qui lui a permis de réaliser une telle performance. «Et c’est l’occasion pour moi de féliciter la Fédération sénégalaise d’athlétisme, la Direction technique nationale, la Confejes qui nous aide avec des boursiers au niveau du centre et aussi remercier le Cnoss pour les bourses olympiques», savoure Dia Bâ qui a réagi à cette belle performance qu’il qualifie de «grandiose».
Pour le directeur du Centre africain de développement de l’athlétisme (Cdaa), une structure de la Confédération africaine où évolue Louis François, «cette performance est d’autant plus grande que c’est la quatrième ou la cinquième fois qu’il bat le record du Sénégal». En effet, parti d’un Chrono de 13.59, le premier sénégalais qualifié en athlétisme pour Paris 2024 a su maintenir le cap depuis 2019, en terminant cette année à 13.18. Ce qui prouve, selon Dia Bâ, «qu’il est dans une forme ascendante. Et c’est ce qui explique ce chrono de haut niveau. Et l’autre fait remarquable, c’est la onzième performance mondiale de cette année. Donc Louis François fait partie des grands maintenant», se félicite Dia Bâ. Qui dit ne pas être surpris de voir son protégé réaliser une telle performance : «Est-ce que je l’attendais à ce niveau ? Ah oui ! Parce que ça fait quatre ou cinq ans qu’il est là dans le Centre de Dakar que je dirige. On s’attendait donc à ce qu’il performe et se hisse au niveau mondial. C’est vraiment une bonne chose, je m’en réjouis d’autant plus que je suis son parrain. Et c’est de bon augure pour les Championnats du monde de Budapest et aussi les prochains Jeux Olympiques de Paris 2024».
L’apport du Cnoss pour les bourses olympiques
Revenant sur cette performance majuscule de son «élève», le vice-champion olympique du 400 m Haies aux Jo de Séoul en 1988, «salue l’accompagnement du Cnoss» qui, selon lui, «a donné une bourse de la Solidarité olympique et une aide à Louis François pour pouvoir participer à des compétitions en France. Il fait partie des 18 athlètes ciblés par le président Diagna Ndiaye et le Comité olympique pour les mettre dans les meilleures conditions de performance, afin de pouvoir réaliser les minima pour les Championnats du monde et les Jeux Olympiques. C’est une bonne chose et cela revient à dire que si un athlète est aidé, il fait de très bonnes performances», se montre optimiste Dia Bâ. Indiquant que «le Centre de Dakar, s’il est aidé par l’Etat du Sénégal, peut sortir de très grands athlètes sénégalais, d’autant que nous avons une pépinière prometteuse, comme Saly Sarr, vice-championne d’Afrique au triple saut, qui est sur les traces de feue Kène Ndoye».
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