Tokyo a vu un éclair lacérer son ciel samedi. La Jamaïcaine Elaine Thompson-Herah a remporté la finale du 100m des Jo et battu le record olympique qui tenait depuis 1988. Chez les Hommes, l’Italien Lamont Marcell Jacobs succède à Usain Bolt en réalisant 9.80, nouveau record d’Europe.

Thompson-Herah, déjà couronnée à Rio, a réalisé un chrono de 10.61, battant d’un centième le record olympique de l’Américaine Florence Griffith Joyner (10.62) qui conserve tout de même le record du monde (10.49). Avec ce chrono, elle devient la deuxième femme la plus rapide du monde et égale le deuxième meilleur chrono de l’histoire, également réalisé par Griffith Joyner (10.61).
La finale a vu la Jamaïque réaliser un incroyable triplé puisque Shelly-Ann Fraser-Pryce (10.74) prend la médaille d’argent à 34 ans et Shericka Jackson (10.76), auteure de sa meilleure performance en carrière, repart avec la médaille de bronze. L’Ivoirienne Marie-Josée Ta Lou, première de sa demi-finale, termine au pied du podium en 10.91. Les Suis­sesses Ajla del Ponte (10.97) et Mujinga Kambundji (10.99), qui avaient réalisé l’exploit de se hisser en finale, sont cinquième et sixième. La seule Américaine de la finale, Teahna Daniels, termine septième (11.02), alors que la Bri­tannique Daryll Neita termine huitième en 11.12.
La performance de Thomp­son-Herah est d’autant plus incroyable que le vent était défavorable et confirme que le sprint jamaïcain est plus que jamais au sommet du monde.

Premier titre olympique de l’histoire pour un Italien
Pour la finale du 100m Hommes, on a eu droit à une grosse surprise. Dans une finale du 100 m assez ouverte après l’élimination en demies du favori américain Trayvon Bro­mell, et l’absence du champion du monde américain Christian Coleman, suspendu pour trois «no shows», Lamont Marcell Jacobs a réussi un vrai tour de force en devenant champion olympique en 9.80 (vent : +0,1 m/s) dimanche aux Jeux olympiques de Tokyo.
C’est le premier titre olympique de l’histoire pour un Italien, le premier pour un Européen depuis le Bri­tannique Linford Christie en 1992, à Barcelone. Jacobs est peut-être né aux Etats-Unis d’un père américain, mais il a grandi en Italie, le pays de sa mère, auquel il a offert une soirée inoubliable.
La victoire de Jacobs n’avait rien de prévisible avant Tokyo. L’Italien, champion d’Europe en salle à Torun (Pologne), en mars dernier, en 6.47, avait démarré fort son été, avec 9.95 le 13 mai, avant de voir sa préparation perturbée par une blessure (lésion de grade 1 à la cuisse gauche). Il n’avait retrouvé les moins de 10 secondes qu’à Monaco, le 9 juillet, 3e d’un 100 m remporté par Ronnie Baker.
A Tokyo, Jacobs n’a cessé d’améliorer son record personnel : 9.94 en séries, puis 9.84 en demi-finales pour enfin porter le record d’Europe à 9.80 en finale.
Auteur d’un départ solide, Jacobs a parfaitement construit sa course pour faire une petite différence sur l’Américain Fred Kerley aux 60 mètres.
Avec Lequipe.fr