Le Pur a engagé des avocats pour la défense de ses hommes arrêtés après les incidents de Tambacounda ayant causé la mort de deux personnes. El Hadji Issa Sall l’a annoncé hier, devant la presse, tout en mettant en exergue la responsabilité de l’Exécutif.

Le Parti de l’unité et du rassemblement (Pur) annonce préparer une plainte après les évènements de Tambacounda. D’ores et déjà un pool d’avocats composé de Mes Ousseynou Gaye, Amadou Lady Bâ, Ciré Clédor Ly, Demba Ciré Bathily, Bamba Cissé, Boucounta Diallo et Etienne Ndione a été constitué. «Ces conseillers nous permettront de prendre en charge nos camarades qui sont actuellement en audition à Tam­bacounda et de voir la conduite à tenir relativement à l’irresponsabilité de l’Etat du Séné­gal, du ministre de l’Intérieur, du commissaire de police de Tambacounda et à l’irresponsabilité de toutes les personnes qui ont participé à cette odieuse affaire», a informé hier le candidat du Pur. El Hadji Issa Sall a, pour la presse, dressé le bilan des dégâts enregistrés dans son camp lors des échauffourées entre militants de la coalition Benno bokk yaakaar et sa garde rapprochée. Il a dit : «Le bilan est extrêmement lourd. Une dizaine de voitures caillassées. Quatre voitures totalement calcinées, plusieurs blessés de tous les côtés. Ce sont des centaines de millions de francs qui sont partis en fumée. Une personne a été mortellement heurtée. Nous déplorons à nouveau une perte en vie humaine. Nous présentons donc nos sincères condoléances à la famille du disparu. Et aux blessés, agents de sécurité, journalistes membres du cortège, bon rétablissement.»
Déroulant le film de la chaude journée de lundi dernier, El Hadji Issa Sall a expliqué que son convoi, composé de plus d’une vingtaine de voitures, avait été attaqué par de nombreux jeunes dont le «dessein était d’exterminer» le leader du Pur et ses partisans. D’après lui, «n’eut été la bravoure de nos agents de sécurité, nous serions tous morts. Ils ont été extrêmement braves au risque de leur vie. Nous n’avions aucune protection des Forces de l’ordre. Tout au contraire, nous avions senti dans cette affaire une complicité du commissaire de police de la commune de Tambacounda». Pendant qu’une enquête est en cours, le candidat, lui désigne déjà ce qu’il appelle «les sbires de Benno bokk yaakaar. Ça, c’est clair et limpide, comme auteurs de cette attaque ignoble».
En effet, le cortège avait été stoppé à Kidira sur ordre du procureur près le Tribunal de grande instance de Tamba­counda, Demba Traoré. Selon Issa Sall, les gendarmes «ont trouvé un cortège calme, serein, très décontracté. C’est après cela qu’ils ont pris 23 éléments de ma garde rapprochée qu’ils ont amené à Tamba pour audition. Entretemps d’ailleurs, j’ai entendu par la presse le candidat Macky Sall dire que ce sont les forces du Pur qui ont été à l’origine de ce qui s’est passé à Tamba. Je me demande de ce qu’il fait de sa responsabilité comme chef de l’Exécutif». Par conséquent, le patron du Pur a dénoncé la sortie du Président sortant sur cette affaire, alors que le dossier n’est toujours pas bouclé. Mais également, il n’a pas apprécié l’audition «ciblée de ses partisans».
Répondant aux journalistes qui ont perdu leur matériel de travail dans l’incident, il a estimé que «ce n’est pas à la charge du parti. Mais à la charge des organes de presse ou de l’Etat qui devait vous protéger et qui a failli». Toutefois, pour lui, l’attaque du bus de la presse constitue «une énième bavure qui est une atteinte grave à la liberté de presse». Quoi qu’il en soit, le Pur a décidé de poursuivre sa campagne après l’épisode tragique de Tambacounda, sous escorte de la Gendarmerie nationale, qui avait d’ailleurs déjà pris ses marques même au cours de la conférence de presse.
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