Pour avoir accusé Moustapha Niasse de faire du «banditisme politique» dans l’affaire Khalifa Sall, Doudou Wade a reçu les diatribes des députés de l’Alliance des forces de progrès samedi.

Son caftan colle avec sa mine : sombre. Lunettes transparentes bien fixées aux yeux, le député Pape Sagna Mbaye, Progressiste, crache du feu sur Doudou Wade, coupable d’avoir accusé Mous­tapha Niasse de faire du «banditisme politique» dans l’affaire Khalifa Sall. Aux yeux de l’ancien maire de Pikine, présent lors de la conférence de presse de l’Alliance des forces de progrès (Afp) samedi, les diatribes contre le président de l’Assemblée nationale émanent du groupe Liberté et démocratie qui a «malheureusement 2 présidents». Il s’agit du «légitime» Me Madické Niang et du «virtuel» Doudou Wade qui est «en rattrapage par rapport à un retard à la fois politique et familial». Son réquisitoire est implacable : «Lorsque Wade a perdu le pouvoir, Doudou Wade était absent et c’est Madické Niang qui a tenu la main de l’ancien chef de l’Etat. Aujourd’hui, Madické est récompensé pour sa loyauté, mais Doudou Wade qui avait déserté le terrain, non seulement il n’est plus un homme d’appareil dans le Pds, mais il traîne un conflit politico-familial. Se sentant défavorisé par rapport à Madické, il se prend pour le président du groupe parlementaire virtuel et le dénominateur commun est l’Assemblée nationale. Donc, il faudrait qu’il s’attaque à Moustapha Niasse dont le seul tort est d’être le président de l’Assemblée nationale.»
D’ailleurs, Santi Agne a rappelé le passé «sombre» des Législatures sous le régime libéral. Selon le député-maire de Sicap-Liberté, faisant allusion à Doudou Wade, «ceux qui parlent sont de mauvais donneurs de leçons». Il liste : «C’est lors de leurs Législatures que la loi Ezzan a été votée, amnistiant les assassins de Me Babacar Sèye. C’est avec eux qu’il y a eu le projet de loi instituant le ticket présidentiel avec cette tentative de ‘’monarchisation’’ du pouvoir, la suppression du quart bloquant et les tripatouillages de la Constitution à n’en plus finir…»
Sur l’installation de la Commission ad hoc jeudi dernier, Santi Agne a regretté la «volte-face» de l’opposition. «Ils ont tous reconnu la légitimité de la Commission ad hoc. Dans les débats en Commission des lois, en aucun moment il s’est agi de récuser le bien-fondé de la saisine de la Commission des lois», rappelle le député progressiste, dénonçant la «désinformation» de l’opposition dans la presse et les réseaux sociaux. M. Agne de poursuivre : «Il y a eu 3 tours de débat auxquels ont pris part nos amis qui vitupèrent. Me Madické a voté pour l’installation de la Commission ad hoc. Les deux premières étapes ont été consensuelles. Lors de la plénière, il a voulu forcer la main du président de l’Assemblée nationale qui ne badine ni avec la loi ni avec les textes réglementaires. Moustapha Niasse n’a fait qu’appliquer avec toutes les formes requises les dispositions du Règlement intérieur.» Ainsi, conclut-il, «le rapport a été lu malgré le tintamarre injustifié et antirépublicain de l’opposition».
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