Pour atteindre les 4 millions de producteurs agricoles assurés, l’Etat devra faire un effort pour la disponibilité à temps des fonds. Une campagne de sensibilisation pour changer la perception qu’ont certaines populations sur l’assurance doit être déroulée. C’est en tout cas les freins identifiés par les acteurs. Qui souhaitent que la subvention de la prime d’assurance passe de 50 à 90%, mais l’Etat se cramponne à 70%.Par Malick GAYE – 

De 25 mille producteurs assurés en 2012, le Sénégal compte 800 mille adhérents en 2023. Un chiffre reluisant, mais qui est loin de l’objectif de 4 millions d’adhérents. Ainsi, seuls 22% de la cible ont été enrôlés. Une situation qui pousse à s’interroger sur les freins qui ralentissent cet objectif. C’est dans cette logique qu’un atelier a été organisé pour identifier les défis, afin de les relever.

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Ce dialogue politique est une initiative qui vise à identifier des solutions et actions prioritaires, afin d’élaborer un plan d’actions réaliste pour l’accroissement et l’accès à une assurance agricole diversifiée et adaptée au Sénégal. Il se base sur les résultats d’une récente étude portant sur «les impacts systémiques de l’assurance agricole sur le système de marché sénégalais», réalisée par l’Initiative prospective agricole et rurale (Ipar) en collaboration avec l’Association sénégalaise pour la promotion des petits projets de développement à la base (Asprodeb), la Compagnie nationale d’assurance agricole du Sénégal (Cnaas). L’étude a relevé que les principaux défis sont la perception négative de l’assurance, la disponibilité à temps des ressources financières devant indemniser les sinistrés et la couverture de certaines zones. «Nous sommes dans un dialogue public-privé pour identifier les contraintes liées à la mise en œuvre de l’assurance agricole. Nous sommes passés de 25 mille producteurs en 2012 à 800 mille en 2023. C’est une bonne performance, mais ces résultats sont loin du potentiel souscripteur. Qui est de 4 millions de producteurs. Nous sommes à 22%. Le frein pour atteindre cet objectif est la barrière socioreligieuse.

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L’assurance n’a pas une bonne perception, surtout au niveau du monde rural. Les difficultés liées à la communication et à la sensibilisation de masse ne facilitent pas la tâche», a déclaré Omar Ciré Sow, le Directeur technique et commercial de la Compagnie nationale d’assurance agricole. Au-delà de ces constats, les acteurs estiment que la subvention de 50% sur les primes doit être revue. Des échanges allant dans ce sens sont en cours. A défaut de la ramener à 90% comme ce que font les Marocains, l’Etat veut la mettre à 70%.
mgaye@lequotidien.sn