Le chef adjoint de la police, John Miller, a affirmé hier qu’une note manuscrite en arabe mentionnant l’organisation djihadiste Etat islamique a été retrouvée dans la voiture du suspect.

Huit personnes ont été tuées et onze autres blessées par le conducteur d’une camionnette, mardi 31 octobre dans l’après-midi à Manhattan, dans ce que le maire de New York, Bill de­ Blasio, a qualifié d’«acte terroriste». Le chef adjoint de la police, John Miller, a annoncé hier que le suspect avait préparé son attaque depuis «plusieurs se­mai­nes», mais que le Fbi n’avait jamais enquêté sur lui.
L’attaque a eu lieu alors que la ville et l’ensemble du pays s’apprêtaient à célébrer Halloween. La 44e parade prévue pour l’occasion à quelques pâtés de maisons plus au nord a été maintenue, avec des mesures renforcées de sécurité.
Le Président, Donald Trump, a ordonné un renforcement du contrôle des étrangers voulant­ entrer aux Etats-Unis. Il a appelé à mettre fin au système d’attribution à la loterie des célèbres cartes vertes. Trump a évoqué hier la possibilité d’envoyer le suspect dans la prison cubaine de Guantanamo, ouverte en ­2002, et où les prisonniers sont soustraits à la convention de Genève. «Absolument, c’est quelque chose que j’examinerais», a déclaré M. Trump, interrogé sur cette éventualité.
Vers 15 heures, heure locale, un homme à bord d’une camionnette blanche (louée à une grande enseigne de bricolage) s’engage à contresens sur une piste cyclable du sud de Manhattan et y reste sur près d’un kilomètre. Il percute plusieurs personnes et un bus scolaire où se trouvaient deux adultes et deux enfants. Le conducteur sort alors du véhicule en possession de deux armes factices, hurlant «Allahou ak­bar» («Dieu est grand», en arabe). Des policiers lui tirent dessus pour l’arrêter. L’homme est touché à l’abdomen, il a été interrogé sur son lit d’hôpital.
Cinq Argentins font partie des tués. Les victimes, originaires de Rosario, «formaient un groupe d’amis qui fêtaient le 30e anniversaire de la fin de leurs études à l’Ecole polytechnique», a précisé le ministère des Affaires étran­gères

Que sait-on du suspect ?
Le gouverneur de l’Etat de New York a confirmé mercredi l’identité du suspect, Sayfullo Saipov, un Ouzbek de 29 ans arrivé légalement aux Etats-Unis en 2010. C’est un «lâche perverti lié à l’Ei et [qui] s’est radicalisé» aux Etats-Unis, a affirmé le gouverneur. Une note manuscrite en arabe citant l’organisation Etat islamique a été retrouvée à l’intérieur du véhicule, ont annoncé mercredi les autorités.
Sayfullo Saipov aurait d’abord vécu dans l’Ohio, état industriel de l’Est du pays. A Cincinnati, une famille originaire comme lui d’Ouzbekistan, l’aurait alors accueilli. Il a été décrit comme quelqu’un de calme et travailleur par un membre de cette famille, cité par le Cincinnati Enquirer.
La plate-forme américaine de voitures avec chauffeur (Vtc) Uber a dit dans un communiqué que le suspect avait travaillé pour elle pendant au moins six mois, réalisant plus de 1 400 courses.
Le New York Times, citant également la famille qui l’avait accueilli, écrit qu’il a ensuite rejoint Fort Myers, en Floride, et qu’il a travaillé comme routier. Son permis de conduire est de Floride (il avait une adresse dans la ville de Tampa), mais il vivrait dans le New Jersey, à proximité de New York, selon plu­sieurs médias. C’est là qu’il aurait loué la camionnette utilisée pour l’attaque.
La dernière attaque djihadiste à New York date du 17 septembre 2016, lorsqu’un jeune Américain d’origine afghane, Ahmad Rahi­mi, avait posé deux bombes dans le quartier huppé de Chelsea. Une seule a explosé, faisant une trentaine de blessés légers. Rahimi, qui avait également posé des bombes dans le New Jersey, a été récemment reconnu coupable par un jury populaire à l’issue d’un procès de deux semaines, et attend désormais sa sentence. Il risque la prison à perpétuité.
lemonde.fr