Lors d’une attaque au cocktail Molotov sur un bus de transport en commun, deux personnes y ont perdu la vie. Pour le ministre de l’Intérieur, c’est un acte terroriste qui ne restera pas impuni. Depuis quelques mois, les cocktails Molotov sont devenus une arme de manifestation et avaient été utilisés contre des domiciles de certains responsables politiques et contre des Forces de défense et de sécurité. Par Justin GOMIS –

Explosif ! Pour les populations de Yarakh, c’est un drame qui ne sera pas effacé de leur mémoire. Un bus Tata a été victime d’un «attentat terroriste», selon les mots du ministre de l’Intérieur. Des personnes encagoulées ont balancé un cocktail Molotov dans un minibus rempli de passagers. Il s’agit de la ligne 65 Colobane-Kounoune, qui est très fréquenté. Le bilan est lourd : deux morts sur le coup. Et la déflagration a été tellement violente qu’elle a été entendue un peu partout.

Bus incendié à Yarakh : Antoine Diome dénonce un attentat terroriste

D’après certains témoins, les auteurs de l’attaque étaient à bord d’un scooter. C’était le sauve-qui-peut chez les passagers qui étaient à bord du car de transport en commun. «J’ai vu deux corps complètement calcinés», a dit le chef de Cabinet du maire de la commune de Hann-Bel Air, qui a donné l’information. En plus de ces deux morts, il a été enregistré des blessés. Sur la vidéo, on peut notamment voir une dame qui tente de s’échapper de la fumée, rampant pour se mettre à l’abri. Et la puissance du souffle…

Pendant de longues heures, c’était le ballet des ambulances et des véhicules de la Gendarmerie nationale. Les badauds sont éloignés de la scène de crime. Arrivé sur les lieux quelques minutes après la survenue du drame, le ministre de l’Intérieur, visage fermé, n’a pas mâché ses mots pour qualifier ce qui s’est passé : il parle d’actes terroristes. «Suite à cet attentat, à cet acte terroriste que nous venons  d’enregistrer, nous avons été informés par les gendarmes et les sapeurs-pompiers que sept individus encagoulés ont pris en étau un car de transport en commun, et précisément la ligne 65 qui a quitté Kounoune pour rallier Colobane. A bord, il y avait des passagers sénégalais. Leur seul tort, c’est de vouloir se lever tôt pour aller travailler. Quel acte répréhensible, quel acte criminel, quel acte inhumain que de jeter un cocktail Molotov dans un bus», s’étrangle Antoine Félix Diome, passablement courroucé par cette affaire.

Bien sûr, le ministre de l’Intérieur annonce que l’Etat ne laissera pas impuni cet acte. «Je voudrais dire à l’endroit de ceux qui ont commis cet acte que l’Etat va se lancer à leur poursuite, va les chercher, va les arrêter, avant de les traduire en Justice», martèle-t-il. Il enchaîne : «nous sommes un pays de démocratie où chacun a des droits et des devoirs, à commencer par le gouvernement. C’est cela qui nous lie et cela qui nous rassemble au niveau de la République. Mais penser s’imposer par une théorie de la pensée unique, ce qu’on veut imposer aux autres concitoyens. Je voudrais dire aux autres citoyens que l’Etat prendra toutes les dispositions qui s’imposent», a-t-il rassuré.

Depuis quelques mois, l’utilisation du Cocktail Molotov est en train de se banaliser. Des domiciles de certains responsables étatiques ainsi que des Forces de défense et de sécurité ont été visés par des manifestants.

Le chauffeur du bus : «Le projectile a atterri sur son pied…»

«Ils avaient en main le cocktail Molotov et avaient profité de l’arrêt du bus pour le jeter à l’intérieur. Le projectile a atterri sur mon pied. Quand je l’ai vu, je suis automatiquement sorti de la voiture. D’autres personnes sont alors entrées par la porte de derrière pour arracher des téléphones. Ils sont sortis et ont pris la fuite. Je les ai vus prendre le pont et disparaître.»
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