Attitude – Probabilité d’une motion de censure : Les députés de Bby restent suspendus à la Dpg du Pm Sonko

Les risques d’une crise entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif sont considérables. Majoritaire à l’Assemblée nationale, la Coalition Benno bokk yaakaar menace de brandir la motion de censure pour dissoudre le gouvernement. Si l’on se fie aux confidences de Adji Mbergane Kanouté, député de la majorité, tout va dépendre de la Déclaration de politique générale du Pm Ousmane Sonko devant les députés. «La Constitution, dans son article 86, nous permet de déposer une motion de censure pour provoquer la démission du gouvernement. Maintenant, nous attendons la Déclaration de politique générale de Ousmane Sonko pour prendre notre décision. Par rapport à ce qu’il dira, nous déciderons si oui ou non nous devrons déposer une motion de censure. Ce qu’il faut retenir, c’est que la loi nous le permet, comme l’avait fait l’opposition contre le gouvernement de Amadou Ba. Ce ne sera pas une première au Sénégal si nous déposons une motion de censure», a réagi la vice-présidente du Groupe parlementaire Bby.
En tout cas, les positions tranchées des uns et des autres sur cette éventuelle motion de censure au lendemain de la Déclaration de politique générale suscitent bien des réactions. La sortie du porte-parole du gouvernement, Amadou Moustapha Ndieck Sarré, n’a pas laissé de marbre le député Bby Makhtar Diop. «Il est allé trop loin en proférant des menaces à peine voilées. Il n’appartient pas à ce ministre, au nom du principe inaliénable de la séparation des pouvoirs, de nous dicter la conduite à tenir et de proférer des menaces», a-t-il laissé entendre.
Selon lui, c’est aux députés que revient la charge de décider s’ils vont déposer ou pas une motion de censure. «C’est une prérogative du député, et nul autre que lui n’en appréciera l’opportunité. Le ministre Amadou Moustapha Ndieck Sarré s’est trompé de combat et de cible. Et très humblement, nous demandons au président de la République et à son Premier ministre de le recadrer avant qu’il ne provoque d’autres scandales et débite d’autres énormités», a soutenu Makhtar Diop. Avant de rappeler aux membres du gouvernement qu’ils n’oublient pas que cet acte entre dans l’ordre normal des choses au niveau de l’Assemblée nationale et que Ousmane Sonko avait déposé une motion de censure lorsqu’il était député. «Mais, nous comprenons. Ce sont nos réunions qui font qu’ils ont la trouille», a déclaré sur Dakaractu, le député Bby Makhtar Diop.
Par Justin GOMIS – justin@lequotidien.sn