Le Sénégal est un pays attractif. Et les chiffres le prouvent. En 2019 et 2022, la contribution des Investissements directs étrangers (Ide) au Produit intérieur brut national (Pib) est passée de 4,2% en 2019 à 8,4% en 2022. La majorité de ces Ide a été investie dans le développement de terminaux de production gazière et pétrolière. Ces financements ont aussi permis d’atténuer les conséquences de la balance des paiements extérieurs. Qui a connu un déficit de 62,2 milliards de francs Cfa en 2022. Par Malick GAYE  –

Les investissements directs étrangers ne cessent de croître au Sénégal. De 2019 à 2022, les Ide ont pratiquement doublé. Passant de 4,2% du Produit intérieur brut (Pib) en 2019 à 8,4% du Pib en 2022. C’est ce qui ressort de la balance de paiement de 2022 que la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest vient de publier.  Le Directeur national de la Bceao a expliqué cette hausse par l’investissement pour le développement des terminaux gaziers et pétroliers. Cette hausse de l’investissement direct étranger vient confirmer l’attractivité du pays, selon Ahmadou Al Amine Lô. Mais ce n’est pas son seul point positif. En effet, avec les transferts des migrants, cela a permis au Sénégal d’atténuer son balance de paiement extérieur. Qui a connu un déficit de 62,2 milliards de francs Cfa en 2022, après un excédent de 142,2 milliards de francs Cfa.

Cette évolution est attribuable à un déficit du compte courant plus élevé qui n’a pu être compensé par les entrées de capitaux, a expliqué Mamadou Moustapha Ba. Le ministre des Finances et du budget a affirmé que le déficit commercial a fortement augmenté pour s’établir à 3.010,1 milliards de francs Cfa, du fait principalement, des importations de produits pétroliers et alimentaires, impactées par la flambée des cours mondiaux consécutive au conflit russo-ukrainien. Le niveau des importations est également tiré par celles des biens d’équipements, notamment les matériels de transports et les machines et moteurs. Pour autant, le ministre des Finances et du budget a relevé «le comportement positif des exportations avec une structure de plus en plus diversifiée et une progression de 22,5% comparée à 2021».

Dans la même logique, Mamadou Moustapha Ba a déclaré que le déficit du compte des services a augmenté de 10,9% pour atteindre 1.530,6 milliards de francs Cfa, principalement dû à la hausse des coûts du fret et des autres services aux entreprises, notamment dans le secteur des hydrocarbures.

Cependant, a-t-il a souligné qu’une reprise a été notée dans le secteur touristique après les restrictions liées au Covid-19.

Par ailleurs, le ministre des Finances et du budget a affirmé que les comptes extérieurs 2022 font également ressortir une forte résilience des transferts des migrants qui affichent une progression de 4,8% à 1700,8 milliards Cfa, soit 9,8% du Pib. Il a confié que des réflexions sont en cours pour mieux organiser ces ressources pour leur orientation vers l’investissement productif, en toute sécurité.

«Le déficit courant a pu être notablement couvert par des entrées de capitaux, notamment les Investissements directs étrangers (Ide), les ressources mobilisées sur le marché financier sous-régional et les concours financiers accordés aux opérateurs économiques résidents sous forme de crédits commerciaux», a dit Mamadou Moustapha Ba. Qui a relevé qu’il est attendu une réduction sensible du déficit du compte courant et un niveau soutenu d’entrées de capitaux. Pour lui, cette dynamique devrait se maintenir en 2024, avec le démarrage de la production des gisements de pétrole et de gaz. «Il en résulterait une baisse drastique du déficit courant», espère-t-il.

«Le Sénégal a su tirer profit du dynamisme des transferts des migrants et de la confiance des bailleurs de fonds. Par conséquent, ces flux financiers ont permis de couvrir une bonne partie du besoin de financement», s’est réjoui Ahmadou Al Amine Lô.
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